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CH. FÉRÉ.conditions physiologiques des émotions

l’influence d’une excitation pénible, il se produisait une dépression du pouls qui ne se trahissait plus sur le tracé par aucune oscillation.

Certaines émotions qui peuvent être rangées parmi les émotions toniques s’accompagnent quelquefois de réactions musculaires contradictoires. Les sensations et les émotions qui s’accompagnent d’une tension générale avec augmentation de volume, d’un accroissement de la force dynamométrique, de la sensibilité, finissent par se trahir sur la physionomie, et le rire éclate dans ces conditions. Les deux myographes enregistrent une augmentation de tension à la fois dans le membre supérieur et dans le membre inférieur, tension

[Image à insérer]

Fig. 17. — Réaction musculaire chez A., sous l’influence de la peur d’un spectre qui s’avance sur elle. a, courbe du long supinateur ; — b, courbe du jumeau externe.

qui cependant finit par diminuer dans le membre inférieur, si on continue l’expérience. J’ai observé plusieurs fois que lorsque je provo quais d’emblée le rire par une idée ou une hallucination ridicule, il se produisait primitivement un relâchement dans le membre inférieur. Il semble qu’il y ait alors dans la réaction quelque chose de contradictoire, tout comme dans l’impression qui la détermine ; mais en réalité on arrive primitivement au même phénomène qui se pro-