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CH. FÉRÉ.conditions physiologiques des émotions

mais il ne se passe rien dans le jumeau externe, le membre inférieur ne paraît pas prendre part à la réaction (fig.  11).

Les excitations chez les sujets sensibles, dont l’intensité peut varier pour chaque sujet, qui provoquent une sensation agréable, se sont toujours accompagnées d’une augmentation de tension musculaire au moins dans les membres supérieurs (fig.  12 et 13).

[Image à insérer]

Fig. 14. — Réaction musculaire chez B., sous l’influence d’une hallucination pénible (un hibou sur la fenêtre). a, courbe du long supinateur ; — b, courbe du jumeau externe. 375.

Les excitations pénibles soit par leur intensité, soit par leur brusquerie, provoquent, suivant leur degré de souffrance qu’on ne peut malheureusement mesurer que par les expressions des sujets, des effets différents. Les émotions simplement désagréables, comme celle qui est provoquée par une odeur nauséeuse, par une des dernières couleurs du spectre, par une hallucination plutôt repoussante qu’effrayante, s’accompagnent d’une tension musculaire dans les membres supérieurs et d’un relâchement dans ceux du membre inférieur (fig.  14 et 15). Les émotions décidément pénibles, surtout lorsqu’elles sont brusques, s’accompagnent au contraire d’un relâchement simultané dans les deux membres (fig.  16). J’ai constaté chez un sujet que sous