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peut distinguer les excitations douloureuses de celles qui ne le sont pas ; enfin l’étude des mouvements volontaires à l’aide du (dynamomètre et du dynamographe permet de peser en quelque sorte les effets physiologiques d’agents réputés impondérables.

[Image à insérer]

Fig. 2. Courbes respiratoires chez B. a, les yeux ouverts ; b, les yeux fermés.

Mais, en outre des phénomènes que nous venons de passer en revue, il s’en produit encore d’autres qui concordent avec les premiers et viennent confirmer leur réalité. Moleschott a vu que la proportion d’acide carbonique exhalé s’accroît sous l’influence de la lumière. Mais ce ne sont pas seulement les phénomènes chimiques de la respiration qui sont modifiés par les excitations périphériques ou par les représentations mentales, par les émotions, ce sont aussi ses actes mécaniques. On peut voir sur les figures, reproduisant deux courbes respiratoires prises sur le même sujet, l’une à l’état normal et l’autre dans l’obscurité, que l’absence d’excitation lumineuse détermine un abaissement considérable de la courbe respiratoire (fig. 2). La comparaison des deux courbes totales montre que dans l’obscurité la respiration plus superficielle est plus fréquente dans la proportion de 16 p. 100. Sur un autre sujet de la même catégorie, nous voyons que, sous l’influence des excitations colorées, la hauteur des ondulations respiratoires et leur fréquence offrent des différences remarquables (fig. 3) : avec le jaune 19 respirations par minute, avec le vert 17, avec le rouge seulement 15, et la hauteur des inspirations croît à mesure que leur nombre diminue. Sur un autre sujet (fig. 4), nous voyons les respirations varier de 18 à 17, à 19 par minute sous l’influence de la lumière solaire