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revue des périodiques

rapporte à deux formes des êtres distinctes malgré leur union dans une réalité qualitativement unique qui pourrait s’appeler matière première et universelle des êtres, comme les lois de l’énergie même en sont la forme immanente. Sans ce principe dialectique, la philosophie ne nous semble qu’une description de faits, dont on cherche bien le comment, mais cette recherche ne retournant pas sur elle-même, et n’allant pas au fond jusqu’à ses principes, ignore son pourquoi, sa raison, et ne peut sortir des limites d’une coordination extérieure, qui n’est pas monisme, mais pluralisme indéfini.

A. Valnardini : Note sur la loi suprême de l’éducation selon Rosmini et Rayneri (I et II), à propos de la nouvelle édition du livre de M. Billia, dont il a été rendu compte de cette Revue. M. Billia a fort habilement répliqué à M. Valnardini.

G. Barzelotti : La morale comme science et comme fait et son progrès dans l’histoire. En même temps que des motifs toujours plus élevés, que les formes de la culture et de la civilisation dérivent de la conscience humaine dans l’histoire, les motifs de la moralité croissent et s’enrichissent aussi. Le bien moral est, selon la belle expression de M. Renan, une épargne nette dans le bilan des rentrées et des dépenses de l’univers. Les anticipations du bien sont les hautes idéalités qui ont inspiré à toute époque les génies, les héros et les saints, les fondateurs de sociétés et de religions, les initiateurs aux nouvelles formes de l’art et de la science, les créateurs de toute chose belle et bonne. La vérité, dans la morale et dans l’histoire civile de la société, comme dans la science, est un effet de la sublime collaboration du fait avec l’idée. La morale sort des conditions et des motifs de sa vie historique et se reflète, s’intégrant en un ordre de vérités de plus en plus élevées et de plus en plus humaines, dans les formes réfléchies de la science. L’esthétique, on peut le dire avec Wundt, en même temps qu’une physique et une psychologie, est une logique de la conscience morale humaine.

Rassegna critica.

(Gennaio Giugno 1887.)

A. Angulli : L’enfant de trois à sept ans, de B. Pérez. — R. Ardigo : Conscience, liberté et volonté, de F. Masci.

L. Arréat : L’irréligion de l’avenir, de M. Guyau. Certes, l’amour peut, pour un certain temps, soustraire l’homme à la mort totale et à l’oubli : mais ce nouveau genre de survivance, non d’immortalité, est une conception trop vague et trop individuelle pour pouvoir remplir l’office de discipline sociale autrefois dévolu aux religions positives.

G. Cesca : Le transsubjectivisme de Volkelt. Cette doctrine est réfutée dans un long et substantiel article. Volkelt affirme que la connaissance immédiate, c’est-à-dire l’expérience, est toujours incluse dans la conscience et par conséquent subjective et que la connaissance transsubjective dérive de la pensée, qui a valeur universelle et par conséquent