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métempirique. Elle explique le comment, non le pourquoi des choses. L’évolutionnisme s’accorde avec le réalisme, mais le tempère et le corrige en y introduisant l’élément critique du problème gnoséologique. La philosophie positive est un monisme, mais un monisme qui ne dépasse pas le champ empirique ; c’est une méthode, non un système. Que la réalité ou le tout soit matière ou force, que le processus évolutif soit mécanique ou dynamique, c’est tout à fait indifférent au monisme scientifique.

G. Checchia. Les principales lois de la doctrine darwinienne s’appliquent à la littérature. — La lutte pour l’existence : il y a un travail latent, incessant, grâce auquel l’art tend à l’amélioration de ses manifestations, et qui fait se succéder des formes et des contenus de plus en plus en rapport avec le milieu de l’art. La sélection naturelle : toute littérature a des procédés évolutifs, quant aux formes, à la diction, aux constructions, aux sons, et aux éléments psychologiques qu’une civilisation recueille et s’assimile en chemin. L’adaptation : l’art est le reflet de la vie, de toute la vie d’un peuple, et s’accommode aux exigences changeantes de cette vie. Les conditions d’une nouvelle pensée réclament de nouvelles formes qui représentent mieux l’esprit, les goûts, les sentiments d’une civilisation dans une de ses phases déterminée. La survivance des plus aptes : une forme nouvelle de littérature s’annonce par une infinité d’essais, qui obéissent au processus embryogénique et se marquent par une différenciation de conditions littéraires passées. La survivance en art doit s’entendre aussi comme la persistance des formes les meilleures et les plus propres au nouveau mouvement historico-littéraire. Le milieu et le climat historique, la temporanéité sont si manifestes dans l’évolution littéraire qu’elles n’ont pas échappé aux critiques antérieurs à la philosophie de l’évolution. Enfin la transmission héréditaire et l’atavisme se montrent dans la littérature comme dans l’art ; aucune nouveauté n’apparaît sans avoir une pierre d’attente dans les phénomènes littéraires ou artistiques précédents. Même les plus faibles vestiges d’une époque décadente ou primitive ont leur influence dans l’élaboration esthétique des âges suivants. Ainsi la méthode darwinienne corrigera et complétera la méthode historique, et fera de la critique une vraie science évolutive.

R. Schiattarella : La formation de l’univers (I et II). — S. Corleo : La différence entre la philosophie de l’identité et le positivisme contemporains. — G. Dandolo : « Le concept » dans la logique positive. — G. Cantoni : Le système philosophique de G. Cattaneo. — P. Vecchia : L’équilibre psycho-sociologique comme loi d’éducation. — G. Bonelli : La morale et le droit comme éléments intégrants de l’organisme social.

G. Cesca. Les causes finales. — L’auteur distingue et examine quatre sortes de finalité : la finalité anthropocentrique, selon laquelle tout doit servir à l’homme de moyens et doit être fait à son avantage ; la finalité extérieure de la nature, qui, en vertu de l’anthropomorphisme, fait con-