Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 24.djvu/465

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
461
BINET.la vie psychique des micro-organismes

la vésicule ; il commence par paralyser les gros cils, qui sont sous l’influence de la volonté. Les mouvements de la vésicule, comme ceux des petits cils, persistent beaucoup plus longtemps. M. E. Maupas a vu des Paramécies, tuées par une décharge de trichocystes, devenir complètement immobiles, avec leurs cils vibratiles inertes et rigides ; la vésicule contractile continuait à pulser avec la même activité ; cette activité se prolongea pendant une heure.

Nous venons d’examiner sommairement la morphologie des organes moteurs chez les Micro-organismes.

Il est assez difficile de déterminer le processus physiologique des mouvements produits par ces organes. Les mouvements les plus simples et les plus faciles à comprendre, sont ceux par lesquels une cellule vivement et brusquement irritée rétracte ses prolongements et prend la forme sphérique ; ce changement de forme peut être expliqué par une condensation active du protoplasma, qui devient le siège du même phénomène que le muscle qui se contracte. Les modifications brusques que l’on voit se produire dans la forme des Infusoires dits métaboliques s’expliquent aussi par un phénomène analogue, d’autant plus évident que les Infusoires qui possèdent cette propriété, présentent dans la couche corticale de leur protoplasma (ectosarc) des bandes granuleuses qu’on a comparées avec plus ou moins de raison aux muscles des animaux plus élevés. Les déplacements du corps déterminés par les pseudopodes, par les cils vibratiles et par le flagellum, sont plus difficiles à interpréter ; il est cependant probable que le mouvement provient des contractions du protoplasma qui se produisent soit dans l’ectosarc soit dans l’organe moteur lui-même ; ce dernier est automobile, comme cela se voit, par exemple, lorsqu’un flagellum séparé du reste du corps continue à se mouvoir dans le liquide.

On sait combien de discussions se sont élevées sur la manière dont se contracte le pédicule sur lequel les Vorticelles sont montées. Plus obscur est le mouvement oscillatoire des Bactéries. Ces petits êtres sont très mobiles quand ils se trouvent dans un liquide ; ils présentent souvent un mouvement d’oscillation qui les porte tantôt en avant tantôt en arrière. On a voulu expliquer ces mouvements par la présence d’organes de locomotion, de filaments très déliés, placés à une des extrémités des Bactéries en bâtonnet ; mais l’existence de ces organes n’a été mise hors de doute. Plus obscur encore est le pas mouvement qu’on observe chez certaines Grégarines. Ces animaux présentant une taille souvent considérable, il semble qu’on devrait plus facilement saisir le principe de leurs mouvements que chez des êtres aussi petits que les Bactéries : cependant il n’en est rien. Les