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paré, mais qu’il est parfaitement soumis à la volonté de l’animal, tout comme le mouvement des organes locomoteurs des animaux plus élevés en organisation.

« Le Didinium porte deux rangées de cils vibratiles, égaux, assez forts, disposés transversalement autour du corps, sous forme de deux ceintures ou couronnes. Sur tout le reste de sa périphérie, l’animal est entièrement dégarni de cils, mais sa double ceinture vibratoire lui suffit amplement pour exécuter dans l’eau les évolutions les plus rapides et les plus variées. Non seulement, il nage aussi facilement

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FIG. 1. — Didinium nasutum (Balbiani). Figure schématique de la progression en avant. Tous les cils sont dirigés vers la partie antérieure du corps.

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FIG. 2. — Didinium nasutum (Balbiani). Schéma de la progression en arrière. Tous les cils sont dirigés vers la partie postérieure du corps.

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FIG. 3. — Didinium nasutum (Balbiani). Schéma de la rotation sur place. Les cils de la ceinture antérieure sont dirigés en avant, ceux de la ceinture postérieure sont dirigés en arrière.

en avant et à reculons, mais la progression dans les deux sens est toujours accompagnée d’un mouvement de rotation rapide de l’animal autour de son axe longitudinal, comme cela s’observe aussi chez d’autres infusoires à corps cylindrique. Les deux rangées de cils agissent toujours de concert pendant la locomotion, et c’est la direction que l’animal leur donne qui détermine le sens dans lequel il veut mouvoir. Dans la progression en avant, tous les cils sont dirigés vers la partie antérieure du corps (fig. 1), ils se renversent au contraire en arrière lorsqu’il nage à reculons (fig. 2). L’infusoire sillonne ainsi rapidement et par saccades tout le champ visuel ; de temps en temps, il s’arrête brusquement, tout en continuant à tourner rapidement sur place autour de son axe, mouvement pendant lequel les deux ceintures ciliées battent l’eau en sens contraire, l’antérieure étant renversée en avant, tandis que la postérieure est dirigée en arrière (fig. 3). Il en résulte que les effets de ces petits appareils locomoteurs se neutralisent à la manière de deux hélices agissant en sens opposé, et que l’animal demeure en place, tout en tournant rapidement sur lui-même, tantôt horizontalement, tantôt verticalement sur son appendice conique, comme sur un pivot. »

Certains Infusoires, par exemple le Condylostoma patens, qui a été bien étudié par M. Maupas, possèdent à la fois les deux genres d’ap-