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ANALYSES.ludwig stein. Psychologie der Stoa.

fait, le panthéisme stoïcien et le panthéisme spinoziste (ch.  iv), qu’il faille attribuer à Chrysippe aussi peu d’originalité et n’en faire qu’une espèce d’intermédiaire entre Zénon et Cléanthe (ch. vi) ?

M. Stein a eu raison d’essayer de faire la part de chacun des Stoïciens marquants dans la constitution de la doctrine et de suivre Hirzel dans une voie où celui-ci a le tort de donner un trop grand rôle à l’hypothèse ; il a raison encore d’affirmer que les stoïciens sont plutôt des dynamistes que des mécanistes. Toutefois, il nous semble qu’on s’expose à des erreurs incessantes, quand on applique à ces anciennes doctrines des termes tout modernes comme ceux de monisme, de panthéisme, de matérialisme, etc. M. Stein a fort bien mis en évidence les rapports de la doctrine stoïcienne et de l’ancienne doctrine des médecins sur le Pneuma. Il a consacré un chapitre fort intéressant à Diogène de Babylonie, à Panétius, à Posidonius, à Sénèque, à Cornutus, à Musonius Rufus, à Epictète et à Marc Aurèle.

En résumé, l’ouvrage de M. Stein est fort bien et fort savamment composé. Il sera lu avec profit par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du stoïcisme. Nous souhaitons que l’auteur achève à bref délai son œuvre, qu’il nous donne les raisons qui l’ont déterminé à traiter le stoïcisme comme une doctrine systématique dont les éléments principaux se retrouvent chez les grands représentants de l’école, et non à essayer d’établir d’abord ce qui appartient à chacun d’eux pour conclure ensuite à l’existence de cette doctrine générale chez les Stoïciens grecs et les stoïciens romains. La question n’a pas été posée par la plupart des historiens de la philosophie, qui ont toujours affirmé a priori la communauté de doctrines des Stoïciens ; il appartient à M. Stein, qui s’est déjà préoccupé de faire la part de chacun des représentants de l’école, de la poser et de la résoudre[1].

F. Picavet.

Dr Stricker.Ueber die wahren Ursachen (Des vraies causes). Vienne, Hölder, 1887.

L’auteur a déjà formulé, dans ses Études sur les images motrices[2] l’idée fondamentale qui lui sert de point de départ dans l’opuscule dont nous allons nous occuper. Voici comment il la formule : La volonté est l’origine de nos idées de la causalité ; puisque mon bras ne se meut que quand je le veux, dit-il, je reconnais la dépendance de ce mouvement.

  1. Nous appelons l’attention de M. Stein sur quelques erreurs qui sont probablement des fautes d’impression : p. 174 et 177, ἡγεμονικά πως ἔχοντα ; p. 176, Démocrite au lieu d’Anaxagore, etc.
  2. Vienne, Braumüller, 1882.