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l’étude de l’organisme humain, nous devrions même dire de l’organisme animal, si intimement lié au nôtre qu’on ne peut en séparer l’étude.

Le chapitre premier, consacré à la valeur des pesées et des séries cérébrales et à la comparaison du poids de l’encéphale à la capacité crânienne, est trop spécialement anatomique pour offrir une récolte au psychologue.

Le second chapitre lui-même sur les rapports du développement quantitatif des centres nerveux avec celui des appareils organiques correspondants et de leurs fonctions dans la série zoologique est encore bien anatomique. Cependant, nous ne saurions passer sous silence les conclusions suivantes : d’abord « que la masse des appareils organiques exerce, soit directement, soit indirectement, une influence très notable même sur le volume des parties du cerveau les plus spécialement affectées aux fonctions intellectuelles proprement dites » ; ensuite que « diverses comparaisons relatives au poids de l’encéphale et au poids de la moelle épinière semblent indiquer une substitution partielle pondérale et fonctionnelle du cerveau à la moelle épinière chez les vertébrés supérieurs et principalement chez l’homme. Cette substitution se rattacherait à l’accroissement de l’intervention psychique dans les fonctions organiques, en même temps qu’à l’immixtion corrélativement plus grande de celle-ci dans les processus psychiques. »

Le chapitre troisième, traitant de l’analyse comparative de l’influence des divers appareils organiques sur l’intelligence et sur le développement cérébral, intéresse très spécialement le psychologue. Dès le début, l’auteur nous dit que « le degré de l’intelligence ne dépend pas seulement des conditions organiques, mais de beaucoup de conditions extérieures absolument indépendantes de celles-là ». Il y a, dans le développement de cette pensée, bien des choses à étudier pour celui qui, à la psychologie spiritualiste, préfère la psychologie positive reliant et coordonnant des données anatomiques, physiologiques et même physiques et sociologiques. L’auteur fait ressortir les influences diverses qui peuvent agir sur le développement intellectuel indépendamment du poids cérébral.

Étudiant l’influence des différents appareils de la vie organique sur l’intelligence, il passe en revue ce qui est dû à la vie végétative, aux mouvements de locomotion, de préhension et enfin d’expression ; les derniers mouvements ont une influence considérable et constituent un véritable moyen de multiplication de l’intelligence par elle-même ». Cela l’amène à chercher quelle est la substance pensante, ce substratum intellectuel. « Le siège de ce substratum, dit-il, est la masse de substance grise qui revêt les hémisphère cérébraux », tandis que les autres parties de l’appareil encéphalique servent d’intermédiaire entre l’organisme et la substance pensante, qui par suite n’agissent point directement l’un sur l’autre.

La couche corticale, en partie substratum psychique, constitue une