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ANALYSES.manouvrier. Quantité et poids du cerveau.

confiée la protection juridique de la constitution et des droits qu’elle a consacrés. C’est pour nous garantir une semblable protection que nous devrions, une fois de plus, « passer l’Atlantique » [1].

Émile Beaussire.

Dr L. Manouvrier.Sur l’interprétation de la quantité dans l’encéphale et du poids du cerveau en particulier. (Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, 2e série, III. Masson, éditeur.)

Le mémoire dont nous avons à rendre compte au point de vue psychologique est le second d’une série qui a pour titre général : Recherches d’anatomie comparative et philosophique sur les caractères du crâne et du cerveau.

Dans le présent travail, ainsi que son titre l’indique, M. Manouvrier s’est proposé d’interpréter la quantité dans l’encéphale et dans le cerveau en particulier, problème dont la solution intéresse tout aussi vivement le psychologue que l’anatomiste. Le point de départ de l’auteur, ainsi qu’il nous l’apprend lui-même, a été la recherche d’une explication satisfaisante de la différence sexuelle du poids de l’encéphale qu’il parviendra à expliquer en tenant compte de facteurs négligés avant lui. L’influence de chacun des appareils organiques sera évaluée d’une façon rationnelle d’après le développement et l’importance de ses fonctions, de telle sorte qu’après avoir déterminé autant que possible la quantité encéphalique nécessaire à ces différents appareils, il sera alors permis d’attribuer la quantité restante au degré de perfectionnement intellectuel.

Cette division de l’encéphale en deux quantités, bien que très difficile en pratique, peut néanmoins fournir des données numériques constituant des indications utiles pour guider les recherches.

L’une des principales indications trouvées par l’auteur « consiste dans l’existence d’une relation entre la forme générale du crâne ou du cerveau et les rapports numériques suivant lesquels sont associées l’influence du développement psychique et l’influence de la matière organique. » Il lui doit d’avoir pu interpréter fructueusement « des caractères morphologiques dépendant de l’âge, du sexe, de la stature, etc., et d’avoir constaté que la forme générale du crâne est en relation, cœteris paribus, avec le rapport du poids de l’encéphale à la masse du corps ». La psychologie peut donc avoir un grand bénéfice à retirer de cette étude comparative et analytique de la quantité dans l’encéphale. Aussi pensons-nous que le mémoire de M. Manouvrier, répondant à un besoin, sera consulté avec fruit par tous ceux qui s’occupent d’établir cette science sur ses bases naturelles, c’est-à-dire sur

  1. Je ne saurais mieux renvoyer, pour l’étude des institutions judiciaires des États-Unis, qu’aux beaux livres de M. Georges Picot : la Réforme judiciaire en France (Hachette, 1881), et de M. Émile Boutmy : Études de droit constitutionnel ; France, Angleterre, États-Unis (Plon, 1885).