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société de psychologie physiologique

après coup, c’est-à-dire dès que l’influence suspensive a cessé de se faire sentir.

Il n’est pas jusqu’à la déglutition commencée qui ne s’arrête instantanément quand l’inhibition commence et ne s’achève quand elle cesse. Les mouvements du cœur, l’état de la pupille ne sont pas modifiés par l’inhibition ; le rythme respiratoire est légèrement ralenti.

Telle est la relation du fait que nous avons observé et des recherches expérimentales auxquelles nous nous sommes livrés avec ménagement, et sans nous arrêter d’ailleurs dans la thérapeutique indiquée plus haut. En fait, notre malade a été très amélioré, sinon guéri.

Peut-être trouvera-t-on que bien les détails de cette relation sont oiseux, comme portant sur des points déjà rebattus de l’hystérie masculine et de l’hypnotisme ; nous avons cru devoir les indiquer, au moins sommairement, afin que les particularités rares et peut-être surprenantes de notre cas ne puissent être regardées comme suspectes, par suite d’une observation incomplète et recueillie sans méthode.

Quant à l’interprétation de certains phénomènes et en particulier de la transposition des sens, il serait prématuré de formuler de pures hypothèses. Nous nous bornerons à affirmer que, selon nous, cette transposition est réelle, c’est-à-dire que non seulement il n’y a point de supercherie, mais qu’il n’y a point non plus de suggestion mentale ou non, consciente ou involontaire, qui ait pu dicter des réponses à nos questions. Ceux qui liront nos expériences penseront sans doute, comme ceux qui y ont assisté, qu’elles ont été suffisamment rigoureuses.

Fontan,
Professeur à l’École de médecine de Toulon.