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sortent les incitations volontaires (jusqu’aux corps striés) ; comme ces incitations sont un processus physique, une décharge nerveuse, il en résulte en fait que ces centres cérébraux sont réellement moteurs.

A. de Watteville. L’opinion de Ross est intermédiaire entre celle de Ferrier et celle de Bastian. Il appelle de nouveau l’attention sur le sentiment de l’effort qu’il ne croit pas réductible complètement à des états afférents.

Charlton Bastian réplique à ses adversaires, prenant l’une après l’autre leurs thèses et maintenant la sienne sans y rien changer.


The Journal of mental science.

(April, 1887)

Hughlings Jackson. Remarque sur l’évolution et la dissolution des mouvements. Article écrit à propos de l’épilepsie. La grande attaque c’est le commencement de la dissolution universelle, le coma post-épileptique c’est la dissolution effectuée. Les variétés de la folie, ou plutôt les folies sont des dissolutions locales : la mélancolie (lobes postérieurs ?), la paralysie générale (lobes antérieurs ?) signifient des dissolutions locales des centres supérieurs, tout comme la brachioplégie et la cruroplégie l’indiquent pour les centres moteurs moyens et l’atrophie musculaire progressive pour les centres moteurs inférieurs. L’auteur établit la hiérarchie suivante pour les centres en allant de bas en haut : 1o cornes antérieures et postérieures de la moelle avec la colonne de Clarke elles représentent toutes les parties du corps ; 2o région motrice de Ferrier avec les ganglions du corps strié (représentation indirecte du corps) ; 3o centres supérieurs moteurs (région préfrontale) et sensitifs (lobes occipitaux) : représentation doublement indirecte. Admettant la terminologie de Spencer, il considère les centres supérieurs comme étant les centres sensori-moteurs les plus complexes, les plus spéciaux, les plus intégrés et les mieux liés par des connexions. Entre les centres nerveux et les états de conscience, il y a concomitance, c’est-à-dire que, pour l’auteur, les états de conscience ne viennent pas du travail des éléments nerveux, mais se produisent pendant qu’ils travaillent. Il critique comme contradictoire l’expression « états inconscients de l’esprit ». Il pense que, dans l’état d’inconscience qui suit l’épilepsie, il est possible que la dissolution n’agisse que sur les parties supérieures et que les parties inférieures aient une certaine conscience qui, dans ce cas, devient plus vive.