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notices bibliographiques

gique de l’hypnotisme, nous donnerions nos préférences à celle qui s’inspirerait des expériences d’inhibition et de dynamogénie, que M. Brown-Séquard a poursuivies avec tant d’ardeur durant ces dernières années. D’ailleurs, à l’heure actuelle, nous croyons, contrairement à l’opinion de M. Espinas, que toute théorie physiologique de l’hypnotisme est prématurée : il vaudrait mieux essayer de construire une théorie psychologique de cet état. La psychologie de l’hypnotisme est plus facile à tracer que la physiologie, car elle s’arrête aux symptômes, aux manifestations extérieures de l’affection, sans essayer d’en saisir le mécanisme intérieur qui probablement nous restera caché pendant longtemps encore. M. Espinas serait mieux préparé que tout autre à cette œuvre ; nous n’en voulons pour preuves que les passages de sa brochure où il parle des rapports de l’hypnotisme avec l’extase et la rêverie (p. 7), des impulsions d’actes (p. 20 et seg), etc. Nous retrouvons là le psychologue éminent que nous apprécions tous.

A. Binet.

Neville Keynes. — Studies and exercises in Formal logic (in-18, 414 p.. London. Macmillan, 1884). — L’ouvrage que nous présentons au public n’est pas un livre de logique à l’usage des classes (text-book), c’est un supplément au livre de classe. Il ne traite pas en effet ex professo toutes les questions de la logique formelle, mais dans une suite de chapitres il rassemble toutes les questions qui ont été ou peuvent être données aux examens de logique. Il développe seulement et parfois avec beaucoup de soin les principales de ces questions. Pour en donner une idée plus nette encore, nous dirons que ce livre ressemble complètement au livre de Dissertations françaises publié chez Belin par M. Eugène Lévêque, avec cette différence que notre auteur ne s’occupe que de logique formelle. C’est assez dire que l’analyse d’un pareil livre est impossible.

L’auteur s’attache bien moins à exposer une doctrine qui lui soit propre, qu’à expliquer, à propos des diverses questions, la manière de les envisager propre aux logiciens anglais les plus récents. À ce point de vue, son ouvrage peut rendre des services pour l’intelligence et la comparaison des Logiques de Stuart Mill, Bain, Mansel, Venn, de Morgan, Boole, Stanley Jevons.

Voici d’ailleurs la table des matières qui montrera l’ordre et la nature des questions traitées : 1re partie. — I. Noms généraux et singuliers, concrets et abstraits. — II. Connotation et dénotation. III. — Noms positifs, négatifs et relatifs. — IIe partie. — I. Classification des propositions ; leur quantité et leur qualité. — II. Opposition des propositions. — III. Conversion des propositions. — IV. Obversion et contraposition des propositions. — V. Inversion des propositions. — VI. Représentation des propositions par des diagrammes. — VII. Fondement logique des in-