Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 19.djvu/698

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Dr Pitres. — Des zones hystérogènes et hypnogènes, des attaques de sommeil. Brochure in-8o, 70 pages. Bordeaux, Gounouilhou, 1885.

On sait que les zones hystérogènes sont des régions circonscrites du corps dont la pression a pour effet, soit de déterminer l’attaque d’hystérie, soit d’arrêter brusquement l’attaque en cours. On sait aussi que c’est M. le professeur Charcot qui a découvert les zones hystérogènes.

M. Pitres, continuant les recherches commencées à la Salpêtrière, a constaté un certain nombre de faits intéressants, dont quelques-uns ont été déjà publiés dans la thèse de son élève, le docteur Gaube (Bordeaux, 1882). On rencontre fréquemment des zones hystérogènes dans l’hystérie vulgaire, ou petite hystérie. Il en existe sur les membres supérieurs et inférieurs, chez plus de la moitié des hystériques vulgaires. Leur siège d’élection est au niveau du pli du coude, et du creux poplité. Dans la majorité des cas, les zones des membres et du thorax sont exclusivement spasmogènes, et les zones ovarienne ou épigastrique exclusivement spasmo-frénatrices. Au point de vue de leur siège ana tomique, les zones hystérogènes sont : 1o cutanées, lorsqu’elles siègent dans les expansions nerveuses terminales de la peau ; 2o sous-cutanées, quand elles siègent dans les troncs nerveux ; 3o viscérales, quand elles siègent dans le parenchyme de l’organe, comme dans la glande mammaire ou l’ovaire. Nous n’avons pas besoin d’insister sur la finesse de cette analyse clinique, qui nous paraît être un modèle de précision. On peut faire disparaître les zones hystérogènes par l’électrisation statique, la galvanisation des centres nerveux, les inhalations anesthésiques, l’anémie locale, la réfrigération de la peau qui recouvre une zone sous-cutanée, l’application des sinapismes sur les zones cutanées ou sous-cutanées.

Nous parlerons plus longuement des zones hypnogènes, parce qu’elles touchent à l’hypnotisme, qui est en ce moment à l’ordre du jour. Ces zones sont des régions circonscrites du corps, dont la pression a pour effet soit de provoquer instantanément le sommeil hypnotique, soit d’en modifier les phases, soit de ramener brusquement à l’état de veille les sujets préalablement hypnotisés. La principale zone hypnogène connue est le vertex, dont la pression fait passer l’hystérique de l’état de