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ANALYSES.ebbinghaus. Das Gedæchtniss.

proquement. En même temps, le voyage des amères à l’intérieur des molécules continue ; il pour but de produire entre les deux molécules la plus grande attraction possible compatible avec les attractions intérieures de chaque molécule. Cette adhésion des molécules et leur parenté chimique constituent les forces moléculaires. Nous avons déjà dit que les atomes changent d’une manière lente, mais continue. Si cette hypothèse est vraie, les atomes pourront se décomposer de nouveau en de petites parties et peut-être dans les amères. Dans l’état de dispersion primitive, il n’existait que les amères qui, douées de mouvemement, se réunirent pour former les atomes, les molécules et les corps. Cette formation dut produire nombre d’oscillations de l’éther, ce qui donna naissance à la lumière et à la chaleur. Tous ces phénomènes sont compris sous le nom de « entropie positive. ». Quand les atomes et les amères changeront, c’est-à-dire quand le moment arrivera où les corps solides seront sur le point de se décomposer en matières gazeuses, ce sera « l’entropie négative », qui alterne avec l’entropie positive.

Tel est le résumé fidèle de cet ouvrage considérable. Nous avons dû nous borner le plus souvent à signaler d’un mot les idées originales qui y abondent, sans les critiquer. L’auteur est avant tout botaniste, et il nous eût été difficile d’examiner avec compétence les conclusions tirées des faits qu’il rapporte. Nous croyons cependant que l’exposé succinct que nous venons d’en faire, en montrera suffisamment le mérite et inspirera à nombre de lecteurs le désir de prendre une connaissance plus étendue des idées du savant professeur.

L. Hamès.

Ebbinghaus (Herm.). (Ueber das gedæchtniss). Untersuchungen zur experimentellen psychologie. Sur la mémoire, recherches de psychologie expérimentale.

La mémoire reproduit, soit librement, soit spontanément, des états psychiques antérieurs. C’est, dit M. Ebbinghaus, à peu près tout ce que nous savons de positif au sujet de cette faculté. Comment l’oubli est-il fonction du temps ? Jusqu’à quel point la sûreté de la reproduction augmente-t-elle avec le nombre des répétitions ? Quelle influence exerce l’intensité de l’attention ou de l’intérêt ? Sur ces points nous sommes obligés de confesser notre ignorance.

Le problème est d’ailleurs des plus difficiles et des plus compliqués. M. Ebbinghaus s’est proposé de le résoudre en suivant la méthode expérimentale.

Comme on le sait, cette méthode pose les conditions d’un phénomène, puis fait varier tour à tour chacune d’elles, en conservant constantes les autres, afin de mesurer l’effet obtenu correspondant.