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ANALYSES.h. beaunis. Recherches expérimentales.

Presque tous sont amenés à aborder l’étude des questions psychologiques comment en serait-il autrement, puisqu’il n’est pas de phénomène nerveux qui ne détermine ou ne conditionne un phénomène psychique ? La physiologie ne serait plus elle-même, c’est-à-dire la recherche et l’analyse de toutes les actions qui se passent dans les organes de l’homme et des animaux, si elle hésitait à soumettre les faits psychologiques à ses procédés d’investigation.

Les trois études publiées par le professeur Beaunis ont pour titre, la première : Recherches sur l’influence de l’activité cérébrale sur la sécrétion urinaire et spécialement sur l’élimination de l’acide phosphorique ; la deuxième : Recherches sur le temps de réaction des sensations olfactives ; et la troisième : Recherches sur les formes de la contraction musculaire et sur les phénomènes d’arrêt. Tous ces travaux, comme on le voit, ont pour but de déterminer les conditions de l’innervation cérébrale.

Le premier constitue la partie chimique de la question. Au point de vue chimique, celle-ci peut, en effet, s’exprimer en ces termes quelle est l’influence de l’activité cérébrale sur le mouvement de désassimilation ? Le travail psychique n’est-il pas lié à une certaine augmentation des produits d’excrétion ? Il ne faudrait pas croire que le problème fût assez facile à résoudre : s’il peut paraître aisé, à un examen superficiel, de peser les aliments et les boissons et de doser la quantité de principes essentiels (eau, albumine, graisse, sucre, acide phosphorique, etc.,) qu’ils contiennent, puis de voir par l’analyse des urines quelle est l’élimination de ces divers principes sous une influence donnée, en réalité il y a là un travail extrêmement compliqué. La question est embarrassée par des conditions multiples et complexes, comme toutes les questions qui touchent à cette partie si difficile de la physiologie qu’on appelle la statique de la nutrition. — Aussi M. Beaunis s’est-il d’abord attaché à déterminer sur la sécrétion urinaire, sur ses variations horaires, sur les rapports de ces variations avec la ration alimentaires, etc., et sur l’élimination de l’acide phosphorique, l’influence de ces différentes conditions. Toutes les expériences ont été faites sur lui-même et conduites pendant quarante-six jours avec la plus grande rigueur.

Quant à l’interprétation des résultats obtenus, elle est remise à un travail ultérieur. C’est à peine si l’auteur indique un ou deux des faits qu’il réserve pour cette étude, à savoir qu’il a observé, le lendemain des jours où le travail cérébral a duré le plus longtemps, une augmentation dans la proportion des aliments non azotés, ou bien que la proportion d’acide phosphorique éliminé par heure de lever est, deux fois sur trois environ, plus considérable que la quantité éliminée par heure de coucher.

Dans le deuxième mémoire, M. Beaunis expose ses recherches sur le temps de réaction des sensations olfactives. J’ai déjà eu l’occasion de