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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


H. Beaunis. — Recherches expérimentales sur les conditions de l’activité cérébrale et sur la physiologie des nerfs, 1 vol.  in-8o, 166 p. Paris, J.-B. Baillière, 1884.

Ce livre forme le premier volume des travaux du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Nancy. Il contient trois mémoires que réunit un lien commun. Voici, en effet, comment s’exprime l’auteur dans une courte et très précise introduction : ces trois mémoires « touchent de près ou de loin à la physiologie du cerveau. Depuis que je possède un laboratoire, presque toutes les recherches que j’ai faites ont eu pour objet l’étude des questions d’innervation, et spécialement des questions d’innervation cérébrale. Ces trois mémoires seront, dans un délai aussi rapproché que possible, suivis d’une série d’autres travaux sur des points divers, mais toujours dans le même ordre d’idées. Le problème complexe de la physiologie cérébrale, qui conduira plus tard à la constitution d’une psychologie rationnelle, doit être abordé de plusieurs côtés. Ce n’est que par des recherches multipliées dans toutes les directions, mais convergeant toutes vers le même but comme les rayons d’un cercle vers son centre, qu’on pourra arriver à un résultat, je ne dirai pas à une solution, car celle-ci se fera attendre long-temps. Mais plus nous allons, plus nous nous rapprochons du but à atteindre et les progrès réalisés dans ces dernières années donnent de légitimes espérances pour l’avenir. Les rapports du physique et du moral, comme disaient nos prédécesseurs, ne sont plus comme autre-fois un ensemble de faits curieux et de considérations plus ou moins vagues ; ils sont entrés dans la période scientifique, depuis qu’ils sont étudiés à l’aide des procédés délicats et précis dont nous disposons aujourd’hui. On entrevoit le moment où sera constituée, sur les bases solides d’une expérimentation et d’une observation rigoureuses, cette science à peine naissante, la psychologie physiologique, qui a plus fait en quelques années pour les progrès de la psychologie que la philosophie de l’école pendant des siècles, et qui cependant n’a jusqu’ici en France ni une chaire, ni un laboratoire. »

C’est là l’expression ferme et exacte des tendances de la plupart des physiologistes contemporains qui s’occupent des fonctions du cerveau.