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revue des périodiques

G. Parker : Sur le vertige. Difficulté d’étudier ce phénomène à cause de son caractère subjectif : nous sommes obligés de noter à la fois l’état de notre conscience et les signes physiques corrélatifs. Sous ce nom de vertige on comprend des états divers : 1o le sentiment que tout tourne autour de nous ; 2o que nous tournons, les choses étant immobiles ; 3o le sentiment d’un mouvement forcé dans une direction donnée. Il répond à une négation, à un manque d’action ou de coordination. On le définit la conscience d’un désordre rudimentaire de la locomotion » (Hughlings Jackson). — L’auteur se propose de montrer que dans les cas cliniques ordinaires, le vertige dépend d’une déformation des impulsions normales et est causé par des lésions de l’équilibration. Il examine le rôle du vertige dans les maladies du cervelet, de l’oreille, du larynx, dans l’anémie, l’épilepsie, etc. Incidemment, il expose et discute plusieurs théories. Il montre que chez les animaux privés de lobes cérébraux et par conséquent de conscience, le vertige est impossible. Il rappelle aussi les curieuses recherches de M. W. James dans son mémoire : The sense of dizziness in deaf-mutes, 1882, où cet auteur dit que sur 519 sourds-muets, 186 ont déclaré ne pas ressentir le vertige et 134 en être légèrement affectés. Enfin beaucoup de sourds-muets ne peuvent pas plonger sous l’eau, sans perdre absolument le sens de la direction, tant que leurs yeux ne les remettent pas en état de se guider. — On admet qu’une affection du cerveau cause le vertige en produisant des troubles de la circulation cérébrale qui excitent la matière nerveuse à des explosions irrégulières. M. Parker n’attribue pas une influence aussi prépondérante aux troubles de la circulation. Il croit que le vertige causé par la vue d’un gouffre vient de la contradiction entre la vue et les autres sens (toucher, sens musculaire), par lesquels nous avons d’ordinaire conscience de notre équilibre. Pour conclure, il admet que le vertige est la perversion d’une fonction normale, qu’il vient de la conscience d’efforts disproportionnés pour maintenir l’équilibre.


Annales médico-psychologiques.
1885. 1 et 2.

Semelaigne. Contribution à l’étude du sommeil pathologique chez les aliénés. — Étude sur un malade qui a dormi mille six cent quatre-vingt-dix-huit jours de sommeil morbide pendant moins de huit années d’existence et qui meurt gâteux.

Marandon de montyel : Contribution à l’étude de la morphiomanie. Deux observations. Discussion sur l’état de la volonté chez les malades et sur leur degré de responsabilité. La liberté d’agir dont ils disent avoir conscience est-elle une illusion ?

Carris : Des complications viscérales de la paralysie générale. Hypothèse sur des régions de la couche corticale qui seraient en rapport avec le système grand sympathique et dont la lésion produirait, avec des troubles de nutrition, du délire mélancolique, particulièrement hypocondriaque.