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LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE DE L’ENFANT[1]

(Fin.)

III. — la volonté

La conscience, la volonté et l’attention présentent des états, qui surgissent et se développent simultanément. On ne peut pas, au point de vue théorique, définir le moment de l’apparition de ces états, parce qu’ils surgissent et se développent d’une manière insaisissable. Mais, en vue de la nécessité pratique, on peut tomber d’accord avec les auteurs, qui fixent approximativement le temps de l’apparition des premières étincelles de la volonté et de la conscience. M. Preyer ne les a pas observées avant le quatrième mois de la vie[2]. Depuis cette époque, la volonté commence à se faire jour par la production de certains mouvements d’un type défini, par la suppression des mouvements, ou par l’attention.

Le mode de développement de la volonté a une importance pratique considérable. L’enfant nouveau-né n’a pas de volonté ; ce principe moteur compliqué, qui procède de la perception ou d’une idée la plus élémentaire n’apparaît que du quatrième ou cinquième mois. On ne remarque jusqu’alors chez l’enfant que les mouvements les plus simples.

Au point de vue du mouvement, la particularité la plus caractéristique du nouveau-né c’est la présence de cette espèce de contractions musculaires, sans but pour la plupart et non coordonnées, que Bain a nommés mouvements automatiques et que M. Preyer propose d’appeler mouvements impulsifs[3]. Ce sont les mouvements qui, probablement, apparaissent à la suite de l’excitation immédiate des centres moteurs par certain effet de la nutrition ou de ia croissance, comme le pense M. Preyer. À ces mouvements les plus évidents du nouveau-né se joignent un certain nombre d’actes instinctifs et réflexes.

  1. Voir les deux numéros précédents de la Revue.
  2. Preyer, loc. cit., p. 203, 208, 213.
  3. Preyer, loc. cit., p. 129.