Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 19.djvu/477

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
473
revue des périodiques

si les impressions sont réunies par groupes de 2 seulement ; 40 ou un peu plus, si elles sont réunies par groupes plus considérables. Les nombres pairs présentent des conditions de perception plus favorables que les nombres impairs avant tout, 4, 6, 8, 16 ; en seconde ligne 10, 12, 14, 18. Pour les impairs, d’abord 3, 5 et 7 ; puis 9 et 15 ; 11 et 13 sont fort difficiles ; 17 impossible.

Étant donnée une série d’états dans la conscience, dans quel rapport sont-ils pour ce qui concerne le degré de clarté ? La condition pour percevoir à la fois un nombre donné dans une série, c’est qu’au moment où une nouvelle représentation apparaît, la première de la série précédente tombe au-dessous de la conscience. Le degré de clarté de représentations simultanées dépend de l’éloignement de chacune d’elles par rapport au point visuel de la conscience et du degré d’énergie avec lequel elle est appréhendée. Il varie suivant les circonstances. Par exemple dans une série, soient 8 impressions en un groupe : la première est perçue avec intensité, la 5e est faible, la 3e et la 7e encore plus faibles, le reste est au plus bas degré. Dans un groupe de 5, la première est intense, la 3e faible, le reste très faible.

G. Lorenz. De la méthode des cas vrais et faux appliquée aux sensations auditives. — L’auteur soumet à de nouvelles expériences et de nouveaux calculs les recherches faites sur ce point par Fechner et Müller et discute leurs formules. Recherches sur la loi de Weber d’après la méthode des plus petites variations.

V. Estel. Sur la loi de Weber et la loi de périodicité pour le sens du temps. — Fechner ayant publié une critique des expériences faites par l’auteur et qui ont été analysées ici (tome XVII, p. 469), V. Estel répond aux objections de Fechner.

Wundt. Sur la critique du concept d’âme. Verte réplique à un article de Wille publiée dans les Philosophische Monatshefte au sujet d’un passage de la Logik de Wundt (tome II). Wundt accuse Wille d’avoir mal compris et défiguré sa doctrine. Dans le passage cité, Wundt avait distingué deux conceptions fondamentales de l’âme : l’une substantielle, l’autre actuelle. À la première conception appartiennent toutes les théories qui considèrent les faits psychiques comme les manifestations d’un substratum hypothétique, d’une substance matérielle ou immatérielle. D’après la seconde, le spirituel est une pure actualité, immédiatement donnée dans les manifestations de la vie psychique. Il donne comme représentants de cette théorie de l’actualité : Hume, Kant, Fichte et Hegel. Il maintient cette dernière affirmation contre les critiques de Wille. — Le critique objectant que si l’on définit les faits psychiques des activités (Handlungen), cela suppose par là même un être agissant. Wundt répond en ces termes : L’activité interne n’est nullement comparable à l’activité externe, telle qu’elle nous est donnée par l’expérience, quoique nous les comprenions sous un même mot. Wille a le tort d’entendre par activité un événement ; le mot activité exprime que nos actes de pensée logique sont liés à une sensation immé-