Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 19.djvu/471

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
467
ANALYSES.zeller. La philosophie des Grecs.

chapitres distincts (divisés en sous-chapitres qui sont coupés en paragraphes faisant série) :

1o l’organisme animal (organes et fonctions, sens, système nerveux et cerveau) ;

2o les éléments de la vie psychique : les phénomènes psychiques élémentaires ne sauraient être saisis directement, ils ne s’objectivent pas en des créations analogues à celles des activités supérieures, et il nous faut donc les rapporter aux phénomènes physiologiques ; — le sentiment de la vie, sorte de ¡résumé de toutes les sensations dans notre cerveau, est comme la base sur laquelle se développe la conscience ; — les sentiments déterminés qui se dégagent du sentiment indéterminé de la vie sont classés en deux groupes étroitement voisins, celui des impulsions (Trieb), répondant à des besoins d’espèce, et celui des instincts (Instinct), appuyés sur l’expérience et la mémoire ; au premier groupe appartiennent la nutrition, la conservation, le sexe ; la sociabilité revient au deuxième groupe et notre recherche du bonheur est donnée aussi pour secondaire ; « les impulsions primaires tendent seulement à des fins générales auxquelles l’individu est sacrifié, tandis que le plaisir (Lust) de l’individu est chose toute personnelle » ;

3o le phénomène du sommeil et les variétés de la vie psychique : l’activité pensante apparaît, dans le sommeil, en perpétuel antagonisme avec l’activité inférieure, et la force de l’esprit (Geisteskraft) n’est pas cette grandeur constante que disait Herbart ; — ici prennent place les maladies de l’esprit ; l’auteur classe les tempéraments, parle des dispositions héritées ; il accorde beaucoup d’importance à la marque originelle de la race ;

4o les phénomènes psycho-physiques, considérés sous le rapport a) du contenu, de la force, du ton de la sensation : les recherches entreprises sur ce point n’auraient pas, selon Glogau, une signification fondamentale pour la psychologie ; b) de la vie inconsciente de l’esprit : l’activité de la conscience ne tombe, nous dit-il, jamais à zéro, car si chaque excitation n’éveillait la conscience, une somme d’excitations ne le ferait pas ; mais il y a un seuil, c’est-à-dire un moment où l’excitation est remarquée, et déjà le psychique intervient ici, dans le cas, par exemple, de la mère dont le bruit d’un coup de canon n’interrompt pas le sommeil et qui s’éveille au plus léger cri de son enfant ; c) de l’expression et de l’imitation : à cette division se rattachent les langues, avec les cérémonies et les usages, qui sont une manière de langage.

Dans la deuxième partie l’auteur étudie :

1o le passage de la vie instinctive à la perception : il recourt aux observations faites sur les enfants ; il rappelle celles de Preyer, qui a cherché l’équivalent de l’état intérieur de l’enfant dans ses mouvements réflexes ; le pouvoir de la perception acquerrait plus d’indépendance dès le quatrième mois, et principalement dans le jeu, etc. ;

2o le passage de la perception à la langue et au mythe (degré de l’alalisme) : ce que Glogau appelle le langage des alales, est le langage