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tique du théisme, telle qu’elle peut être tentée aujourd’hui après l’apparition du kantisme, de l’hégélianisme, du positivisme et du darwinisme, ne devait point être la même que celle des époques précédentes. Il a donc entrepris une tâche, difficile sans doute, mais rendue intéressante pour lui par l’estime qu’il fait de son adversaire. L’écrivain, comme il est naturel, a pensé, en prenant la plume, tout particulièrement à ses concitoyens sur lesquels les idées de Rosmini, de Gioberti et de Mamiani exercent une influence pour ainsi dire sans contrepoids. Son ambition serait de ruiner une façon de voir qui est généralement acceptée de confiance.

Le présent volume comporte deux sections. La première, qui est brève, consiste dans un aperçu des principes philosophiques du théisme, tels qu’ils sont contenus chez les pères de l’Église et les docteurs du moyen âge (le principe originel des causes, ou Dieu et sa nature, production des causes et modes de cette production, causes produites par création et leur nature spécifique, relation du producteur avec les causes produites, finalité de la production des causes ou de la création). La seconde section comprend : I, le théisme considéré dans ses principes (de quelques points secondaires du principe créateur, des fins et de la réalisation libre de la création, les attributs divins de perfection, absoluité et omnipotence considérés dans leur rapport avec l’œuvre divine, du principe créateur et d’autres attributs divins considérés dans leur relation avec l’œuvre divine, de la personnalité divine considérée au point de vue scientifique, de la relation de Dieu au monde) ; II, la systématisation scientifique des principes du théisme (la théologie naturelle du théisme, et premièrement de quelques preuves de l’existence de Dieu ; les cinq preuves de l’existence de Dieu de saint Thomas, particulièrement de l’ontologique, la cosmologique et la téléologique ; la métaphysique du théisme, sa logique, sa cosmologie, son angélologie et son anthropologie ; psychologie du théisme, traitée avec d’importants, développements ; éthique et eschatologie du théisme, très développée également).

Le second volume, qui complétera l’œuvre, sera divisé en deux sections également, l’une consacrée « à l’examen du théisme dans son avènement historique au cours de l’humanité, où l’on recherchera si l’apparition du théisme dans l’histoire philosophique de l’humanité a eu ou non sa raison d’être et, dans le cas de l’affirmative, dans quelle forme et pour quelle époque. » La seconde section, qui formera la dernière de l’ouvrage, traitera des manifestations particulières du théisme dans la philosophie italienne du présent siècle.

L’examen détaillé de cette œuvre considérable nous entraînerait au delà des bornes qu’exige le caractère de cette revue générale. Nous sommes ici en présence d’un travail d’une haute valeur, qui mérite la plus sérieuse attention et ne manquera pas de l’obtenir, tout d’abord en Italie, puis à l’étranger. Toutefois, dans les dernières lignes de la conclusion, nous sommes aise de relever quelques lignes, qui témoignent