Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 19.djvu/406

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
402
revue philosophique

vateur a constaté que si on explore la sensibilité cutanée d’un individu sur deux régions symétriques, et qu’on fasse passer en même temps un courant électrique, il y a un côté qui perd un peu en délicatesse tactile, tandis que l’autre gagne en proportion ; il se passe même des oscillations consécutives, qui achèvent de rapprocher ces compensations d’un transfert.

Seconde question. Quel est le nombre des esthésiogènes ? Quelle est leur valeur relative ? Chacun possède-t-il un mode d’action particulier ? L’intensité de l’influence magnétique est-elle en rapport avec les dimensions de l’agent ? Nous ne savons rien de bien certain sur tous ces points. Dans les expériences précédentes, nous n’avons eu recours qu’à l’aimant.

Troisième question. Quels sont les phénomènes de passage qui ont lieu entre le commencement et la fin du transfert, le commencement et la fin de la polarisation ? jusqu’ici nous n’avons vu tout cela qu’en gros. Il serait nécessaire d’entreprendre des expériences méthodiques pour analyser les phénomènes délicats.

Ainsi, de quelque côté qu’on se tourne, on voit s’ouvrir des horizons nouveaux. Cela se comprend, car ces expériences d’aimantation mettent l’observateur aux prises avec les deux grandes forces qu’on connaît le moins : la force magnétique et la force nerveuse.

A. Binet et Ch. Féré.