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variétés

sible ; mais nous devons considérer la série comme vraiment infinie, limitée seulement à un point.

W. T. Harris. Les œuvres de Rowland G. Hazard. Étude sur ce philosophe américain dont on a déjà analysé dans ce recueil : Letters on Causation and Freedom ; Man as creative first Cause, etc.


VARIÉTÉS

Un problème de métaphysique.

On voudrait faire appel aux lumières des philosophes pour éclairer un point de métaphysique embarrassant, et qui paraît de conséquence ; car on y touche souvent dans les controverses philosophiques, et dans la discussion des thèses scolaires, bien des maîtres y font allusion, sans qu’on entende jamais de réponse précise. Voici la question. Il y a une doctrine très répandue, quasi-populaire en ce moment, qui résout les objets matériels en sensations actuelles ou possibles ; nommons-la l’idéalisme. Et d’autre part il y a un fait positif constaté, incontestable, qui résume une multitude de faits particuliers tous également positifs et constatés, c’est que la conscience a ses conditions d’existence dans le système nerveux. En choisissant, pour préciser la difficulté, une expression plus particulière de ce fait et la forme négative qui est plus rigoureuse, on demande comment on doit énoncer dans la doctrine idéaliste, sans contradiction et sans atténuation, ce fait que la destruction de certains éléments nerveux abolit la sensibilité sans abolir les autres fonctions organiques. « Car il y a, c’est Stuart Mill qui le dit, pour toutes les propositions qu’on peut faire sur les phénomènes matériels dans le langage de l’école réaliste, un sens équivalent, exprimé en fonction de sensation et de possibilité de sensation. » Si cette traduction cependant était impossible dans le cas proposé, il faudrait bien reconnaître que l’idéalisme est impuissant à interpréter le fait positif des relations du physique et du moral, et par là on prononcerait son arrêt de mort. Mais il n’y a pas de doute que tout philosophe qui professe cette doctrine ne puisse libeller sur l’heure la formule demandée ; et on peut espérer que quelques-uns voudront bien prendre la peine de le faire en faveur des lecteurs de la Revue.

Hylas

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Nous avons reçu de M. James Sully la lettre suivante :

Cher Monsieur,

J’ai été surpris de voir que M. H. Lachelier, dans son article sur « Les lois psychologiques dans l’école de Vundt » (Revue philos., février 1885), m’attribue cette doctrine que l’élaboration des données des sens est l’œuvre exclusive du cerveau et non d’une activité mentale (spirituelle) distincte. (Voir art. cité, p. 144.)