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LA BIOLOGIE ARISTOTÉLIQUE

(Suite)[1]

VIII

les sexes.

L’étude des sexes et de la reproduction tient une place considérable dans la collection aristotélique. Outre le grand traité de la Genèse des animaux, il est longuement parlé du même sujet dans les autres ouvrages. Nous passerons successivement en revue ce qui a trait au sexe mâle, au sexe femelle, à la reproduction en général et à l’embryogénie. C’est là que nous trouverons Aristote dans tout l’éclat de son immense savoir et que nous aurons en même temps à signaler le plus de contradiction dans les œuvres qui portent son nom.

Aristote s’inspire probablement d’Empédocle quand il nous montre l’être vivant — nous devrions dire l’espèce — formé dans certains cas, d’une sorte de dualité, de deux individus opposés et distincts, le mâle et la femelle ; et dans d’autres cas, au contraire, comme chez la plante, représenté par un individu unique, dans lequel ce qui est mâle et ce qui est femelle restent confondus (Gen., I, 54). Aristote donne d’ailleurs des sexes une définition très suffisante, au moins pour les espèces qui s’accouplent : il appelle mâle « l’être qui procrée dans un autre » et femelle « l’être qui procrée en soi ».

On a vu qu’Aristote n’avait pas reconnu les reins chez les animaux où ils n’ont plus la même configuration et les mêmes rapports que chez les vivipares. De même pour les testicules. Le testicule d’ailleurs n’est pas à ses yeux l’organe essentiel de la génération, celui qui produit la semence comme le professaient, paraît-il, certains physiologues de son temps. Pour Aristote, chez l’homme aussi bien que chez tous les animaux l’organe mâle essentiel a la forme d’un conduit plus ou moins large, à l’extrémité duquel pend accessoirement le

  1. Voir les numéros d’octobre, novembre 1884 et janvier 1885 de la Revue.