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sent sur le développement de la vie, elles expliquent la finalité des phénomènes vitaux » ; et plus loin : « il faut renverser l’opinion généralement admise sur les rapports de la vie corporelle avec la vie psychique ; ce n’est pas la vie psychique qui est un produit de l’organisation physique, c’est l’organisation physique qui est une création de l’esprit, au moins en tant qu’elle se conforme à des fins, etc. » Ainsi M. Wundt admettrait peut-être une sorte d’indéterminisme progressif des phénomènes naturels, à mesure que ceux-ci deviennent plus complexes et entrent en rapport plus direct avec la pensée. Mais, ces idées sont trop importantes pour rester simplement indiquées et éparses, et nous ne doutons pas que M. Wundt ne tienne à cœur de préciser sa pensée en la développant, sur ce sujet.

Qu’il nous suffise d’avoir rapidement indiqué le point sur lequel la psychologie de M. Wundt demande peut-être à être complétée. Nous n’en sommes pas moins convaincu que ce système est celui qui répond le mieux aux exigences philosophiques de l’heure présente, en France surtout ; il apparaît au moment où l’empirisme anglais commence à ne plus satisfaire aucun esprit vraiment philosophique et où le retour vers la philosophie kantienne est un fait universel. Concilier l’empirisme anglais et le kantisme n’est-ce pas là le désidératum actuel de la philosophie française ? Nous sommes donc persuadé que le système de Wundt est destiné à trouver en France d’aussi nombreux partisans qu’en Allemagne.

H. Lachelier.

    greifen psychische Kräfte… Nicht des geistige Leben ist ein Erzegniss der physischen Organisation, sondern diese ist… eine geistige Schöpfung.