LA FONCTION PSYCHO-MOTRICE
VI
L’intelligence est une correspondance plus ou moins détaillée, plus ou moins étendue et plus ou moins exacte, entre des phénomènes cérébraux et des phénomènes soit organiques, soit externes.
L’appareil cérébral est adapté ainsi à une sorte de représentation consciente du reste de l’organisme et du monde extérieur. Les associations et combinaisons psychiques sont d’autant plus complexes et correspondent d’autant mieux à des réalités objectives que l’adaptation cérébrale est plus détaillée et plus exacte. Corrélativement, les courants nerveux qui pénètrent dans le substratum des phénomènes psychiques, sont distribués par les nerfs centrifuges d’autant plus intelligemment et utilement que l’ensemble des voies cérébrales parcourues par eux représenté des correspondances, des adaptations plus complètes, plus détaillées, et plus exactes. De même qu’il existe des associations, des combinaisons et des coordinations entre les idées, de même il en existe entre les mouvements, et l’on peut dire que les volitions cérébrales aboutissant à des mouvements, sont corrélatives en forme, en complexité et en utilité, aux opérations psychiques dont elles constituent une face, puisque en réalité les volitions ne sont autre chose que des phénomènes de conscience accompagnant les résultantes centrifuges des mêmes courants nerveux qui ont provoqué les faits de conscience appelés sensations, idées, mémoire et imagination.
À un état de conscience donné correspond une tendance centrifuge déterminée par la nature des phénomènes cérébraux qui produisent cet état de conscience lui-même. Mais que cette tendance centrifuge soit consciente ou inconsciente, cela n’importe pas à sa réalisation, car la conscience ne joue d’autre rôle que celui de connaître les phénomènes qui se passent dans les couches corticales du cerveau. Elle « n’est cause de rien ». En son absence, les cellules
- ↑ Voir le numéro précédent.
