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REVUE DES PÉRIODIQUES


Brain. A journal of neurology.
January 1884.

Donkin. Note sur un cas d’anesthésie. Il serait bien à désirer dans l’intérêt de la psychologie physiologique que le terme conscience fût supprimé, à cause des obscurités qu’il comporte. De même pour le terme sensation : au lieu d’exprimer par là la simple conduction des impressions à des centres supérieurs, on le fait signifier l’acte conscient de l’individu. De là aussi des difficultés pour l’interprétation de l’anesthésie. On l’explique : 1o par la simulation (chez beaucoup d’hystériques) ; 2o par l’attention expectante ; 3o par un mélange des deux ; 4o par un effet purement physique. — Dans le cas présent, il s’agit d’un garçon de treize ans (à antécédents héréditaires épileptiques), pris d’une anesthésie complète du gros orteil du pied droit, chez qui la sensibilité revient subitement au bout de quatre mois. L’auteur montre que l’hypothèse de la simulation est impossible. Ii attribue cet état à un manque de sensibilité consciente dû à une condition morbide du sensorium ou à un état de torpeur des plexus nerveux dans les régions périphériques. Il opte pour ce second cas, l’application de courants faradiques ayant fait recouvrer la sensibilité. Il rappelle aussi le cas suivant rapporté par Bennett comme exemple d’une modification des sensations dues à l’état mental : Un boucher veut suspendre à un crochet au-dessus de sa tête une grosse pièce de viande ; il glisse, le crochet entre dans son bras et il reste suspendu. On l’emporte pâle, presque sans pouls, criant sur son extrême douleur. On coupe la manche. Quoiqu’il se plaigne de souffrir beaucoup, quand le bras est à nu, on le trouve absolument intact, le crochet n’ayant pénétré que dans le drap. Évidemment, il n’y avait là aucune simulation : toute sa douleur venait de la conviction mentale que le crochet était dans sa chair.


The Journal of mental science..
January 1884.

Wiglesworth. La pathologie de la manie. — Article qui a pour but d’établir que la manie est une maladie primitive des plexus coordonnateurs les plus élevés de la couche corticale ; et que, par l’abolition temporaire ou permanente de la fonction de ces centres, les centres inférieurs (comprenant la plus grande partie de l’écorce cérébrale) déploient une activité exagérée, le système vaso-moteur leur fournissant un apport de sang exagéré. L’auteur rattache sa thèse aux théories générales suivantes : que les centres du cerveau humain les derniers