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MANOUVRIER. — la fonction psycho-motrice

Le schéma ci-dessus résumera ce paragraphe et montrera d’une façon simple comment chaque appareil organique est en rapport avec l’axe cérébro-spinal, et comment il peut recevoir du cerveau un influx plus ou moins indirect.

Les centres A, A’, B, C, D sont en communication directe avec les organes. Ils peuvent être mis en activité isolément (réflexes simples et directs), mais le courant nerveux qu’ils reçoivent des nerfs centripètes peut être transmis à des centres supérieurs et alors leur action réflexe propre se trouve compliquée par celle de ces derniers centres. C’est ainsi que les battements du cœur, la contraction de l’estomac, l’érection, la marche, certains mouvements de la main, le rire, le cri etc., etc., peuvent être déterminés soit par un courant médullaire ou bulbo-protubérantiel, soit par un courant cérébral volontaire. Tous ces actes peuvent s’accomplir sans que le cerveau en soit informé pour ainsi dire, mais cette information centripète peut avoir lieu et alors l’action cérébrale centrifuge peut se joindre à l’action médullaire. Pour l’accomplissement normal de certains actes, la coopération de plusieurs centres nerveux parait nécessaire ; pour quelques-uns tels que la suspension des battements du cœur, le mérycisme, l’intervention volontaire du cerveau est une anomalie très rare qui consiste vraisemblablement dans l’exagération d’une influence normale des centres psycho-moteurs sur tous les appareils organiques sans exception. Nous aurons à revenir sur cette influence.

III

Considérons maintenant le cerveau en particulier, puisque c’est de physiologie cérébrale qu’il s’agit, et envisageons d’abord cet appareil comme centre récepteur.

Dans la figure schématique ci-dessus, on aura pu remarquer que les traits par lesquels sont représentés les courants nerveux centripètes sont d’autant plus gros qu’ils émanent de points plus rapprochés du cerveau.

En ce qui concerne les nerfs, cela ne signifie point que leur diamètre croisse de bas en haut. Il en serait ainsi, d’une façon générale, si l’on envisageait seulement le diamètre relatif, car il est certain que les organes des sens spéciaux possèdent des nerfs proportionnellement très volumineux et que les organes d’expression, soit faciale, soit manuelle possèdent aussi, par rapport à leur propre masse, des