LE PROGRAMME DE L’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE
POUR. L’ANNÉE 1884
La Société pour l’étude des questions d’enseignement supérieur s’est occupée l’an dernier des réformes à apporter aux épreuves des divers concours d’agrégation. Des rapports lui ont été présentés, par MM. Lavisse et Boutroux, sur les agrégations d’histoire et de philosophie.
M. Lavisse, après avoir indiqué le travail que réclamait la préparation des deux thèses inscrites l’an dernier au programme d’histoire, demandait la modification de cette partie du programme, dans l’intérêt des candidats, obligés de recourir à des travaux de seconde main pour voir en sept mois ce qui exigerait plusieurs années d’étude, et dans l’intérêt des professeurs de Faculté, devenus les esclaves du programme et mis dans l’impossibilité de se livrer au travail personnel qu’on est en droit d’attendre des représentants de l’enseignement supérieur. Il proposait qu’on dressât une liste de sujets de thèses très courts parmi lesquels chaque candidat choisirait celui qui lui plairait le mieux et en ferait une étude sérieuse, dans laquelle il indiquerait les textes qu’il aurait consultés, l’édition ou les éditions où il les aurait pris, avec les raisons de son choix, la liste des ouvrages où son sujet aurait été traité avec quelque autorité. Le jour même de l’ouverture du concours, chaque candidat remettrait le manuscrit de la thèse choisie par lui, qui serait ensuite discutée devant le jury[1].
M. Boutroux proposait, de son côté, la suppression des thèses actuelles et demandait que, tous les ans, trois mois avant l’ouverture du concours, le jury dressât une liste de sujets tant historiques que théoriques, d’un caractère restreint et très précis ; puis, qu’un de ces sujets fût dès cette époque attribué par le sort à chacun des candidats. Enfin le manuscrit serait déposé le jour même de l’ouverture du concours, et une courte soutenance permettrait aux juges de s’assurer que le candidat est bien l’auteur du travail qu’il aurait présenté[2].
Aucune réforme n’a été faite, et le cadre du programme est resté le même pour les deux agrégations.
Pour l’agrégation de philosophie, à laquelle nous voulons limiter nos observations, les textes à expliquer comprennent : le Philèbe, le Xe livre de la Morale à Nicomaque ; le premier et le second livre des Tusculanes, le premier livre des Questions naturelles ; les Objections de Gassendi aux Méditations de Descartes, et les réponses de Descartes à ces Objections, le livre d’Arnauld sur les vraies et les fausses
