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CRITIQUE DE LA LOI DE WEBER

I

Les lecteurs de la Revue n’ignorent pas que la loi dite de Weber constitue le résultat essentiel des recherches expérimentales dont Fechner a essayé de faire une science à part, sous le nom de psycho-physique[1]. Ils connaissent la polémique qui s’est engagée autour de cette loi et des formules mathématiques que Fechner en a déduites ; ils savent que, tandis que nombre de philosophes restent sceptiques en présence des conclusions tirées d’expériences qui sont loin d’avoir toute la netteté désirable, les rares savants qui s’occupent de psychophysique ne sont nullement d’accord entre eux sur la valeur de la loi de Weber et sur la manière de la représenter mathématiquement. Il me suffira de rappeler les articles que l’un des plus autorisés d’entre eux, M. Delbœuf, a publiés ici même, il y a déjà quelques années[2].

Cependant il m’a toujours semblé que le travail critique qui s’est effectué sur cette loi n’était pas aussi complet que pourraient le demander, pour se faire une opinion précise, ceux qui ne sont point des adeptes de la nouvelle science. N’en étant point moi-même, j’ai longtemps hésité avant d’essayer de faire ressortir sur quels points la discussion me parait insuffisante ; enfin, après avoir étudié le nouvel ouvrage que Fechner vient de publier[3], après avoir relu les travaux de M. Delbœuf dans les deux volumes où il les a récemment réunis, j’ai cru pouvoir entreprendre la tâche devant laquelle Je reculais. Mon incompétence sur le domaine spécial de la psycho-physique sera peut-être une garantie d’impartialité, et d’ailleurs je ne prétends nullement discuter les expériences elles-mêmes, je les supposerai exactes et concordantes, j’admettrai qu’en tant qu’expé-

  1. ↑ Elemente der Psychophysik, 2 vol. , 1860. — In Sachen der Psychophysik, 1877. — Leipzig, Breitkopf et Härtel.
  2. ↑ La loi psychophysique, Hering contre Fechner, mars 1877. — La loi psychophysique et le nouveau livre de Fechner, janvier, février 1878.
  3. ↑ Revision der Hauptpunkte der Psychophysik, von Gustav Theodor Fechner, Leipzig, Breitkopf et Härtel, 1882, in-8o, xii-426 pages.
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