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sion d’un instinct utile à l’espèce (amour, affection maternelle, défense, utilité commune, châtiments) ; 3o occisions déterminées par une passion antisociale (avidité immodérée, ingratitude, guerre, vengeance personnelle, antipathie, méchanceté brutale) ; 4o occisions déterminées par aliénation mentale (tendances héréditaires, manies, impétuosité de frayeur, démence sénile, alcoolisme) ; 5o occisions avec cannibalisme (cannibalisme simple, infanticide, parricide). Nombreuses citations de Houzeau, Büchner, Darwin, Brehm, Espinas.

Conclusions suggérées par ces faits, considérés dans leurs rapports avec la sociologie criminelle humaine : 1o les meurtres recueillis dans ces diverses catégories ont tous le caractère de vrais et propres délits ; 2o dans les occisions criminelles des animaux, on note une grande variété de mobiles psychologiques et pathologiques, comme dans les meurtres commis par l’homme ; 3o dans l’exécution de la pensée homicide, l’activité criminelle des animaux ressemble complètement à celle des hommes ; 4o dans les espèces les plus sociales, les meurtres entre congénères provoquent quelquefois une réaction sociale pour la punition du meurtrier ; 5o l’occision du prochain, déterminée, soit par la concurrence vitale, soit par des instincts antisociaux, n’est pas une méchanceté exclusive aux hommes, c’est un phénomène naturel, qui se vérifie dans tout le monde animal, plus ou moins, selon le degré du développement organique, psychique et sociologique, mais avec une identité fondamentale de causes, de manifestations et d’effets.

G. Buccola : Sur la durée des perceptions olfactives. — Le psychologue expérimentateur a fait construire un instrument propre à provoquer les excitations olfactives : un petit étui en bois ayant à son extrémité une petite boite métallique, munie elle-même à sa partie supérieure d’une ouverture ronde au bord taillé en bec de flûte. Cette ouverture est hermétiquement close par un couvercle de métal. L’instrument est disposé de telle sorte qu’en pressant une petite vis en spirale, le couvercle s’abaisse dans l’intérieur, et par le moyen d’un petit manche métallique en contact avec deux petits ressorts qui sont en communication directe avec les rhéophores d’un courant galvanique. Le couvercle s’abaissant sur les effluves odorants dont sont imprégnés quelques morceaux d’éponge placés au fond de la petite boîte, ils peuvent sortir par l’ouverture et exciter l’organe olfactif, Ainsi, à peine l’observateur, plaçant la petite boite sous les narines du sujet d’expérience, détermine-t-il l’abaissement du couvercle et la sortie des odeurs, aussitôt se ferme le courant électrique qui va au chronoscope, et les aiguilles commencent à tourner. Le sujet, percevant l’impression olfactive, réagit en pressant un bouton, qui interrompt le courant chronoscopique et indique par conséquent le temps écoulé.

À la suite d’expériences dont les résultats numériques seraient trop longs à reproduire, M. Buccola établit quelques conclusions. Il remarque avant tout, entre les individus, une grande diversité de réaction pour ces trois sortes d’excitation, eau de Felsina, essence d’œillet, éther