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Le premier étudie la nature et la portée de l’influence qu’un esprit peut exercer sur un autre, indépendamment des modes de perception généralement reconnus (transfert de la pensée, lecture de la pensée d’autrui, etc.).

Le second est consacré à l’hypnotisme, aux faits d’anesthésie, de clairvoyance et états analogues.

Le troisième soumet à une révision critique les recherches de Reichenbach sur certaines organisations dites « sensitives » et étudie jusqu’à quel point l’exaltation de la faculté de perception peut être poussée chez elles.

Le quatrième étudie les récits et témoignages relatifs aux apparitions, aux fantômes, aux maisons hantées.

Le cinquième s’occupe du spiritisme, de ses causes et de ses lois générales.

Le sixième (sous le nom de comité littéraire) recueille et collationne les matériaux existant sur l’histoire de ces divers sujets.

Chacun de ces comités s’est mis à l’œuvre : quatre d’entre eux seulement ont publié jusqu’ici leurs rapports et documents.

I. Un premier rapport sur la lecture des pensées (Thought-Reading) est présenté par MM. Barrett, E. Gurney et Myers. D’après la plupart des physiologistes de nos jours, en particulier Carpenter et Maudsley, ces phénomènes peuvent s’expliquer par des hallucinations et une interprétation inconsciente de signes inconscients. On rappelle aussi à ce sujet les publications du Dr Beard, de New-York. Ces phénomènes peuvent être rangés sous quatre titres :

1o Une action est accomplie, les mains de l’expérimentateur étant en léger contact avec le sujet de l’expérience.

2o Pareil résultat, sans contact.

3o Un mot, un nombre, un nom, une carte à jouer, choisis par l’opérateur, sont devinés par le sujet, sans emploi apparent des moyens ordinaires de communication.

4o Des pensées semblables se produisent simultanément chez deux individus très éloignés l’un de l’autre.

Le rapport contient un grand nombre d’expériences, particulièrement consacrées à la troisième catégorie, avec l’indication du nombre des cas où le sujet devine juste du premier coup, après des tâtonnements, ou se trompe.

Deux notes, l’une de M. Balfour-Stewart, l’autre de M. Creery, contiennent aussi des expériences sur le même sujet. Enfin il faut y joindre un rapport additionnel de M. Barrett qui complète le premier et où le sujet écrit, sans trop de difficulté, des phrases et des mots choisis dans une langue étrangère. Tu regere imperio. Se dejó prender. μεθὰ, ἄναξ. Pour le grec, les lettres sont grossièrement faites, mais reconnaissables. Cent trente expériences faites sur ce sujet ont amené environ 100 résultats corrects.

Le second fascicule des Proceedings contient d’abord un deuxième rap-