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Il serait intéressant de poursuivre l’étude des localisations à ce point de vue, de rechercher par exemple la disposition des centres de la voix, de l’activité sexuelle qui en dépend en une certaine mesure, etc., etc. L’auteur n’a pas encore de données suffisantes pour entreprendre ce travail.

Bucknill. La maladie de Swift.

L’auteur établit que Swift était, depuis l’âge de vingt ans, à peu près atteint d’un affaiblissement de l’ouïe et d’accès intermittents de vertige labyrinthique (maladie de Ménière) qui n’auraient pas été sans influence sur son caractère et sur les troubles de son intelligence.


Comptes rendus des séances de la Société de biologie.

1881-1882.

Au mois de décembre dernier, un médecin des hôpitaux, M. Dumontpallier, prétendit qu’il suffisait de fixer certains groupes musculaires chez une hystérique hypnotisée pour faire contracter ces groupes de muscles exclusivement. À ce moment, M. Dumontpallier se servait des expressions « influx oculaire », et l’on était bien près d’admettre à côté de l’influx électrique, par exemple, l’existence d’une nouvelle force, d’un « influx neurique » (Barety).

Mais M. Dumontpallier annonça à la Société de biologie que d’autres agents, un rayon lumineux, un vent de soufflet dirigés sur les muscles avaient la même action que le regard. Cependant, pour établir l’action réelle de l’influx oculaire, l’auteur interposait entre l’expérimentateur et le sujet une large plaque de verre qui devait intercepter toute action du souffle et de la température. Dans cette expérience, on constate l’action positive du regard ; l’influx oculaire traverse la vitre pour influencer le muscle qu’on regarde et le faire entrer en contraction.

Dans ses affirmations, M. Dumontpallier ne s’arrête pas là :

« Lorsque la malade sort du sommeil hypnotique, elle parle, elle écrit et reconnaît les objets. Si à ce moment on porte le doigt ou le regard vers la troisième circonvolution frontale gauche, aussitôt l’hypnotique devient aphasique. Si l’on agit une deuxième fois, l’aphasie disparaît.

« Quelque étranges que soient ces faits, disait M. Dumontpallier, j’ai cru devoir les communiquer à la Société de biologie. J’ai rapporté ce que j’ai répété un grand nombre de fois sur la même malade, ce qu’ont répété ceux qui m’ont fait l’honneur de venir dans mon service ; et, quoi qu’on dise, je ne tiendrai pas ces faits sous le boisseau ; je ne demande qu’une chose : c’est qu’on les infirme ou qu’on les confirme. »

Une commission fut en effet nommée pour en vérifier l’exactitude, et voici l’analyse du procès-verbal qu’elle a publié :