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Concord est un village de trois mille habitants, situé dans une contrée agréable. C’est une annexe de Boston, qui « a été souvent appelé une moderne Athènes : ville qui a des orateurs et des parleurs, des poètes et des rimeurs, des historiens et des romanciers, des critiques et des journalistes, des sociétés littéraires et des coteries[1]. »

Nul village de la Nouvelle-Angleterre n’a été associé plus que Concord à de grand noms : Hawthorne, Margaret Fuller, Ripley, Alcott et Emerson. Ce dernier a honoré la société de plusieurs visites. Un fait important pour la nouvelle association, c’est la présence de W. T. Harris (le directeur de The journal of speculative philosophy), qui a quitté Saint-Louis pour Concord. Si je ne me trompe, dit Mac Cosh, c’est lui qui deviendra le leader de l’école. Durant les dernières vacances, cette école a été fréquentée par un grand nombre de professeurs et d’autres personnes, mais encore plus de femmes que d’hommes.

Voici quelques-unes des conférences : Dr Jones : Le platonisme ; La loi dans ses rapports avec la civilisation. — Mulford : La nation et la vie politique aux-États Unis. — Bartol : La faculté transcendante chez l’homme, — Kedney : Fondements de la morale. — Harris : La philosophie de Hegel.

La couleur de l’école est donc un platonisme vague : on sent le besoin de quelque chose de plus défini. Jusqu’ici, l’Amérique a compté beaucoup de métaphysiciens ; mais aucune influence philosophique qui s’impose. La conséquence, c’est que ceux qui sont mécontents des lieux communs qui ont cours s’adressent à l’Allemagne, adoptent le kantisme ou le néo-kantisme ; quelques-uns, l’hégélianisme.

Pour terminer sur le platonisme en Amérique, mentionnons les derniers numéros de The Plalonist, qui contient, comme précédemment, des traductions de Proclus, Jamblique, Porphyre : et des conférences faites à Concord. Dans l’article précité, M. Mac Cosh, qui parle incidemment de The Platonist, fait justement remarquer qu’il incline bien plus au néoplatonisme qu’à la doctrine de Platon. Cette revue paraît à Saint-Louis (Missouri).

  1. L’un de nos collaborateurs qui a visité l’École de Concord, en parlera avec plus de détails dans l’un des prochains numéros de la Revue.