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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


MIND.
A quarterly review of psychology, etc. 1882. January.

T. H. Green. Peut-il y avoir une science naturelle de l’homme ? (1er art.) — Il y a dans la morale populaire du siècle dernier deux éléments qu’on a longtemps considérés comme incompatibles avec la réduction complète à une science naturelle : le sens moral, le libre arbitre. Eu ce qui concerne le premier élément, la doctrine de la transmission héréditaire a donné plus de facilité pour l’explication, parce qu’elle permet de dépasser les bornes étroites de la vie individuelle. Pour la liberté, on a travaillé de même à la réduire à un déterminisme ; mais, par suite, on est réduit logiquement à s’interdire toute morale pratique, tout conseil, tout précepte ; l’obligation morale étant simplement la survivance d’un état primitif.

Après ces préliminaires, l’auteur se propose de rechercher : 1o si la connaissance de la nature peut être elle-même une partie ou un produit de la nature ? 2o dans le cas d’une réponse négative, on recherchera s’il n’y a pas dans l’homme un principe non naturel et une fonction spécifique de ce principe qui rend cette connaissance possible ?

L’auteur se place au point du vue kantien. Il n’admet pas que la formation de la conscience puisse être expliquée par l’histoire naturelle. Et, sans la forme de la conscience, nous ne pouvons concevoir l’ordre de la nature. Il s’attache à montrer que tout effort pour définir la réalité, en la distinguant de ce qui n’est pas elle, est vain ; que l’antithèse entre le réel et le travail de l’esprit est sans valeur. La seule définition du réel, c’est l’inaltérable. La thèse qu’il soutient est l’idéalisme — un idéalisme qui interprète les faits comme des rapports et qui ne peut concevoir ces rapports que comme constitués par un seul principe spirituel.

J. Royce. L’esprit el la réalité. — Cet article complète la critique faite par l’auteur de la théorie du « Mind-Stuff » de Clifford et que nous avons déjà analysée[1]. Son travail se divise en deux parties : dans la première, il expose l’hypothèse qui lui paraît la plus plausible sur la nature de la réalité extérieure ; dans la seconde, il soumet son hypothèse à la critique.

  1. Voir la Revue philosophique de décembre 1881, p. 656.