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Hermann Lotze. — Grundzüge der Psychologie. Un vol. in-8o, 92 p. Leipzig, Hirzel. 1881.

Un livre de Lotze est toujours accueilli avec empressement, et ce n’est que justice pour la science et le talent de l’éminent professeur. Ceux qui liront les Principes de Psychologie y auront à la fois plaisir et profit. Hâtons-nous d’ajouter toutefois que cet ouvrage posthume, publié par son fils Robert Lotze et fait avec les sommaires ou résumés de ses cours à Göttingue ou à Berlin, ne contient rien de bien nouveau. C’est un manuel pour les étudiants, où l’on retrouve condensées et clairement présentées les théories que M. Ribot et M. Penjon ont fait connaître aux lecteurs français. Une série d’articles devant paraître ci même sur Lotze et sa philosophie, nous nous contenterons de le présenter en quelques mots ce petit volume.

Il est divisé en deux parties d’égale étendue : 1o psychologie expérimentale ; 2o psychologie théorique. La première expose avec méthode les différents « éléments de la vie intérieure ». Des impressions simples, Du cours des représentations, De la comparaison et de l’attention, Des intuitions de l’espace, De la compréhension sensible du monde et des illusions des sens, Des sentiments, Des mouvements, — telle est la table des chapitres. Peu partisan, comme on sait, d’une psychologie purement empirique et d’une psycho-physique, Lotze regarde la sensation comme subjective et irréductible, montre que la forme des représentations importe plus que leur contenu, insiste à propos de l’association des idées, sur la nécessité de la liaison subjective, et en général sur l’existence indispensable d’une activité interne. Signalons enfin la théorie des signes locaux, si bien exposée dans la Revue philosophique, par M. Lotze lui-même (novembre 1877).

La psychologie théorique, moins scientifique et plus métaphysique, Lotze le reconnaît, traite de l’existence de l’âme, de ses rapports avec le corps, de son siège, de ses rapports avec la durée, de son essence, de ses changements d’état, de son pouvoir. Métaphysicien avant tout, l’auteur défend vivement ces théories spiritualistes, inspirées de Leibnitz et de Kant, qu’il a développées dans la Psychologie physiologique.

En somme, le mérite de ces Principes de Psychologie est surtout dans la précision avec laquelle les idées sont formulées et dans la clarté d’exposition, qui témoigne une fois de plus du talent de l’écrivain. Ce n’est qu’un manuel assurément ; mais, comme tel, il offre un excellent résumé des idées du savant professeur.

C.