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LES MÉTHODES PSYCHOLOGIQUES

ET LA PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE[1]


M. Wundt commence la publication d’une série d’ « Études philosophiques » qui paraîtront à des intervalles irréguliers. Ce recueil n’est ni tout à fait une revue ni tout à fait un livre ; c’est le compte rendu des travaux personnels de M. Wundt et de ceux que ses élèves poursuivent sous sa direction dans le modeste laboratoire qu’il a installé à l’Université de Leipzig. Ce premier fascicule contient quatre articles : Des méthodes psychologiques, par M. Wundt ; — De la durée de l’aperception dans les représentations simples et composées, par M. Max Friedrich ; — Recherches sur le sens du temps, par M. Julius Kollert ; — De l’induction mathématique, par M. Wundt. Les trois premiers articles se tiennent ; les recherches et leurs résultats confirment et vérifient les méthodes, Mais le premier de ces articles peut passer pour une préface : nous voudrions insister surtout sur cet exposé de principes, parce qu’en déterminant avec netteté l’objet et les procédés de la psychologie nouvelle il nous semble propre tout à la fois à convaincre ceux qui pourraient en douter de la valeur psychologique des recherches expérimentales, comme à calmer les ardeurs de ceux qui sont tout près d’y voir toute la philosophie de l’avenir.

I

La psychologie nouvelle ne se présente pas comme une philosophie nouvelle, moins encore comme une négation de la philosophie, elle est un progrès, un développement de la pensée philosophique. Herbart, qui peut être regardé comme son fondateur, part d’un principe métaphysique. Beneke veut qu’on interprète les données des sens par les données de la conscience et qu’on fonde la métaphysique sur la psychologie ; pour Lotze, la théorie des signes locaux

  1. Philosophische Studien, Herausgegeben von Wilhelm Wundt. Leipzig, 1881.