Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 13.djvu/337

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
333
PÈRIODIQUES.Rivista di filosofia scientifica.

seule lacune dans cette étude très exactement analysée par lui : c’est la petite part accordée aux sentiments dans la genèse des erreurs des illusions (G. Sergi).

Décembre. — G. Trezza : L’Apocalypse messianique.

T. Vignoli : Du concept « de loi » dans la nature. — Aux définitions qui ont généralement cours, l’auteur substitue celle-ci : « La loi est l’invariable dans l’évolution et la multiplicité des phénomènes. » Après avoir développé les raisons qu’il a de trouver cette définition exacte et complète, il prend des exemples concrets pour l’éclaircir ; ces exemples, très clairs, sont tirés de l’ordre biologique des phénomènes, de l’évolution végétale, de phénomènes physiques, de la loi d’attraction, du fait de la vision, de l’universelle loi de continuité. Partout l’évolution est une complexité de phénomènes et comme une complexité de lois qui s’entremèlent, se coordonnent, se complètent entre elles comme les phénomènes.

A. Herzen : Le monde organique selon la conception monistique. — Il n’y a pas d’élément spécial, propre à l’organisme ; seuls les composés qui constituent ce dernier lui sont spéciaux. La matière inorganique devient organique par l’œuvre de la plante et redevient inorganique par l’œuvre de l’animal. Or, pour décomposer les composés inorganiques stables et hautement oxydés que les plantes reçoivent du monde extérieur pour en détacher l’oxygène et se l’incorporer, il est nécessaire d’imaginer une force vive qui triomphe de la force d’affinité si énergique de l’oxygène pour les éléments auxquels il se trouve uni. D’où provient cette force ? Les plantes ne sauraient être créatrices d’une énergie spéciale, d’une force différente des autres forces physiques, destinée à être emmagasinée pour fournir à l’activité animale. Les plantes matérialisent la force libre qu’elles reçoivent du soleil ; elles sont de la force solaire statique, laquelle retourne à l’état dynamique, grâce à la combustion. La physiologie est l’anatomie en action, comme l’anatomie est la physiologie organisée. Il n’est pas possible d’admettre l’existence d’une force distincte et spéciale, ni relativement aux fonctions de la vie organique, ni pour ce qui regarde la vie de relation et la vie psychique.

G. Canestrini : La direction de la biologie moderne. — Elle s’accorde avec ce ! le des sciences physiques et peut se résumer dans cette simple formule : réduction des principes explicatifs. Comme la vieille physique pour l’explication de toute série particulière de phénomènes recourait à une force spéciale et distincte des autres, de même l’ancienne biologie reconnaissait un nombre infini de puissances particulières, lesquelles, examinées de près dans leur action, apparaissent tour à tour intimement liées entre elles et toutes ensemble manifestent les mêmes activités qui nous apparaissent dans le monde inorganique. Elles sont toutes des propriétés de combinaison matérielles ; elles ne sont pas, au fond, autre chose que de la matière en mouvement. Nombreux exemples.