Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 13.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
VERNES. — de l’idée religieuse

égypto-sémitique et indo-européenne. Nous avons, d’une part, la série suivante :

1o Religion égyptienne,

2o Religion assyro-babylonienne,

3o Religion syro-phénicienne,

4o Religion israélite,

5o Christianisme (aryanisé),

6o Islamisme.

La famille indo-européenne ou aryenne se constitue comme il suit :

1o Religion de l’Inde,

2o Religion de la Perse ancienne,

3o Religion grecque (quelque peu sémitisée),

4o Religion romaine,

5o Religion des Germains scandinaves,

6o Religion des Slaves,

7o Religion des Celtes,

Nous sommes loin d’avoir des connaissances également positives sur ces différentes religions. Quelques-unes sont encore peu et mal connues, telles que celles des Slaves et des Celtes, ou du moins ne nous mettent pas en présence d’organismes complets et développés tels que ceux que présentent d’autres portions de ce vaste domaine. En fait de religions qui nous soient véritablement connues, que nous puissions restituer, non pas dans quelques-uns de leurs symboles extérieurs et de leurs dogmes, mais pénétrer et comprendre dans leurs éléments essentiels et dans leur pensée intime, je ne vois guère, dans la première série, que la religion israélite ou juive, le christianisme et l’islamisme, encore aujourd’hui subsistant et par suite se présentant à l’étude à l’état vivant et non sous la forme de squelettes ou de fossiles. Les religions égyptienne, assyro-babylonienne et syro-phénicienne nous sont sans doute connues par des documents importants et nombreux, mais à la façon d’espèces disparues que l’on ne reconstruit que pièce à pièce. Je signale cette différence, afin de montrer combien il est délicat de juger et d’apprécier dans leurs idées et dans leurs tendances profondes, comme prétend le faire M. de Hartmann, des êtres que nous ne connaissons plus que par des débris inanimés, combien il faut surtout apporter de précaution et de réserve dans la comparaison à faire entre les religions mortes et les religions vivantes à l’effet de constater l’évolution progressive de l’idée religieuse.

Passant au second groupe, et abstraction faite des Celtes et des Slaves, je remarque que la religion des Germains scandinaves a cessé