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sécurité. À ce point de vue, il convient de classer les délinquants en cinq grandes catégories : 1o les délinquants aliénés, dont la place est dans un asile d’aliénés criminels ; 2o les délinquants nés ou d’habitude, contre lesquels il faut recourir à une incarcération perpétuelle ; ce sont des incorrigibles ; 3o les délinquants par impulsion irrésistible, qu’il ne faut pas punir du tout, car ils sont irresponsables et souvent doués de sentiments moraux très élevés ; 4o enfin les délinquants d’occasion, les seuls dont le législateur doive se préoccuper. L’auteur énumère les diverses peines dont on pourrait les frapper. Il pense que la durée de la peine ne devrait pas être rigoureusement fixée par le législateur ; il vaudrait mieux inscrire dans la loi un maximum et un minimum ; et les juges fixeraient la durée de la peine dans chaque cas particulier, en ayant égard aux dispositions psychologiques au condamné et au milieu dans lequel il a vécu.

Raggi. Fous et névropathes. — Ils est impossible de déterminer exactement les limites qui séparent la folie de la raison ; il existe entre ces deux états, comme il existe entre la santé et la maladie, un état intermédiaire qui participe de l’un et de l’autre. Les individus qui se trouvent placés dans cette zone mitoyenne sont les névropathes. L’auteur répartit les névropathes en quatre classes : 1o ceux qui présentent des troubles des fonctions intellectuelles ; 2o des fonctions affectives ; 3o des fonctions instinctives ; 4o des fonctions sensitives. Dans ces cadres entrent un grand nombre de personnes qui vivent en liberté au milieu de nous.

Albertotti. La folie chez les escrocs. — Biographie de quatre escrocs qui ont finalement versé dans la folie.

D’Buccola. Sur la durée de la réaction dans un cas de démence paralytique. — Ce travail a à peu près les mêmes conclusions que celui dont nous avons rendu compte plus haut.

Lombroso. Délinquants d’occasion. — C’est de cette classe de délinquants que les criminalistes ont le plus grand intérêt à s’occuper, car il n’y a guère que les délinquants d’occasion qui puissent être arrêtés par l’effet préventif des peines et corrigés par l’application du châtiment. Lombroso passe en revue les diverses circonstances qui déterminent ou favorisent le délit d’occasion, telles que l’âge, le sexe, la misère, les peines, le milieu moral, l’esprit d’imitation, les circonstances personnelles ou accidentelles ; toutes ces causes sont étudiées avec un grand luxe d’exemples.

Puglia. L’infanticide. — Ce crime paraît mériter une peine plus ou moins grave suivant le point de vue auquel on se place. L’auteur, restant fidèle à la doctrine qu’il a exposée dans un précédent article (voir plus haut), enseigne qu’il faut moins considérer le crime que lé coupable, et qu’il faut rechercher avant tout quels ont été les mobiles de l’infanticide et dans quelle catégorie de délinquant le coupable doit être rangé,