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revue des périodiques étrangers

Canali. Contribution aux localisations cérébrales. — L’auteur rapporte une observation de lésion de l’écorce cérébrale dont le siège est conforme aux idées émises par Ferrier, Charcot, Pitres, etc., sur la topographie des centres psycho-moteurs. Le résultat de l’autopsie est précédé d’une étude clinique assez complète.

Selmi. Coup d’œil sur l’historique de la découverte des alcaloïdes qui se forment dans la putréfaction. — M. Selmi revendique l’honneur d’avoir découvert les ptomaïnes, alcaloïdes qui dérivent de la putréfaction des matières albuminoïdes. On sait que la présence de ces composés dans les cadavres a une grande importance en toxicologie.

On trouve encore dans cette revue une analyse des travaux présentés au congrès médical de Londres (section des maladies mentales), un examen des dernières études sur la criminalité, et un examen des recherches récentes sur le magnétisme animal.


ARCHIVIO DI PSICHIATRIA, SCIENZE PENALI ED ANTROPOLOGIA CRIMINALE

Per servire allo studio dell’uomo alienato et delinquante.
Volume II, fase. I, Il, III.

Lombroso. L’amour chez les fous. — Dans un article intéressant et rempli de faits, M. Lombroso insiste sur ce fait que les fous par amour sont beaucoup plus rares qu’on ne croit. L’amour violent produit en général un délire qui se termine par le suicide. L’auteur, en consultant sa propre expérience, n’a trouvé que quatre cas sur cent de folie par amour chez les hommes, et onze pour cent chez les femmes. En terminant, il émet l’idée que l’amour chez le fou n’est que l’exagération de cette passion chez l’homme sain. L’érétomanie est la caricature de l’amour platonique ; la nymphomanie est la caricature de l’amour bestial.

Puglia. La psycho-physiologie et l’avenir de la science criminelle. — Le droit criminel subira une transformation prochaine ; il repose aujourd’hui sur une psychologie erronée de l’homme, sur une conception métaphysique des fins de la société et du droit de punir. Ce sont là autant d’erreurs qui disparaitront. On étudiera le délit comme on étudie a folie et le suicide, c’est-à-dire comme un fait naturel, que l’on peut prévenir et réprimer ; on établira par une méthode positive et expérimentale quelles sont les fins de la société et les limites de son pouvoir sur l’homme.

L’auteur insiste beaucoup sur l’idée que le délit n’est pas le produit d’une volonté autonome, mais le résultat d’un fonctionnement spécial du cerveau sur lequel on peut exercer une certaine action. Le criminaliste devra étudier avec soin quels sont les moyens les plus propres à mettre la société en garde contre les actes qui portent atteinte à sa