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correspondance

les plus bas jusqu’à l’homme, l’objection ci-dessus, si grave en apparence, ne peut plus guère se soutenir. Il est vrai que M. Espinas trouve que des abeilles et des fourmis, dans la série graduelle animale, sont placées beaucoup trop au-dessous de nous pour pouvoir être comparées avec nous ; et pourtant lui, zoologiste, il sait fort bien que cette série graduelle n’est pas une série simple, mais qu’elle est comparable à l’image d’un arbre, dont les diverses branches, dans leurs ramifications les plus hautes, s’élèvent presque jusqu’à la cime, lors même que leur origine est située bien plus bas. Et ainsi il est hors de doute pour l’auteur que les abeilles et les fourmis, comme les ramifications les plus élevées de la grande souche des arthropodes, sont bien plus près de l’homme, sous le rapport psychique, que les subdivisions inférieures des vertébrés ; même que, sous quelques rapports, par exemple dans leur organisation comme Etat, elles dépassent tout ce que des animaux en général peuvent faire. M. Espinas peut d’autant moins en vouloir à l’auteur d’avoir jugé ces remarquables phénomènes d’après l’analogie des institutions et de l’activité humaines, que lui-même, sous ce rapport, s’est tout à fait placé au point de vue de l’auteur. Car, dans son excellent livre sur les Sociétés animales, il dit textuellement : « Il est clair que nous ne pouvons comprendre une intelligence de n’importe quelle espèce, que si nous lui trouvons quelque chose d’analogue dans notre propre vie intellectuelle. C’est là une condition de la Psychologie animale qu’il faut maintenir absolument, »

Prof. Dr L. Buchner.

Dresde, 8 décembre 1881. Monsieur le Directeur,

Permettez-moi une petite rectification de fait relative à analyse de mon livre, Einheit der Naturkräfte (Revue phil., tome XII, p. 645). Mon critique dit :

« Or les deux premières formules analytiques que l’on rencontre se trouvent radicalement fausses, et nous nous croyons, par là même, dispensés d’un examen plus approfondi de cette partie de l’ouvrage. »

Ces formules ne sont nullement fausses, parce qu’il ne s’agit pas d’un problème de mécanique générale, mais du problème spécial de prouver la stabilité de l’éther et de trouver la loi de son mouvement pour les déplacements très petits des ondulations lumineuses, Si mon critique veut se donner la peine de comparer les formules données avec les formules exactes (générales), il trouvera sans doute que le terme (1 - [1 - ] 2) 1/2 des dernières est remplacé dans les premières par 2 - , pour certaines raisons de simplification, et que les deux sortes de formules donnent le même résultat, dans les limites déterminées par la question.

S’il veut de même approfondir un peu plus la partie B, il trouvera