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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Thomas Fowler, Bacon. 4 vol. in 16, vi, 202 p. Lond., Sampson Low.

En rendant compte ici, il y a un an[1], de la belle édition du Novum organum donnée par M. Th. Fowler, j’avais dû mêler à l’éloge une critique, ou plutôt l’expression d’un regret. « Une introduction de 150 pages, disais-je, traite, en une quinzaine de dissertations, dont chacune est comme un travail à part, les principaux points de biographie, de chronologie, de doctrine, d’histoire des sciences, qu’il est bon de tirer au clair pour bien comprendre l’œuvre de Bacon… Pourquoi ces dissertations juxtaposées, sortes de monographies sans lien, au lieu d’une étude d’ensemble, composée et suivie, sur Bacon philosophe ?… C’est à ce défaut de composition qu’il faut attribuer, sens nul doute, l’impression un peu confuse qu’on garde en somme de cette savante étude… » — Peu de temps après parut l’ouvrage que nous avons maintenant sous les yeux et qui, dans la pensée de l’auteur, doit nous donner satisfaction. Je me fais un plaisir de reconnaître qu’en effet il répond en grande partie au desideratum que j’avais signalé.

Je dis en grande partie, parce que cet écrit, excellent dans son genre, n’a pas tout à fait le même caractère que l’introduction et le commentaire magistral du Novum organum : il s’adresse non plus aux philosophes, mais aux lecteurs éclairés en général ; de là moins de précision technique. « Caractériser la révolution que Bacon a tâché d’accomplir dans la méthode scientifique, et présenter l’ensemble de ses opinions philosophiques sous une forme intelligible et intéressante aux lecteurs qui n’ont une connaissance familière ni de la logique ni de la philosophie, » tel est l’objet que M. Fowler s’est proposé. Il lui a semblé, avec raison, que toute personne ayant du goût pour l’histoire générale de la pensée et de ses progrès comprendrait aisément les grandes lignes de l’œuvre de Bacon et les idées qui l’inspirèrent, « Et la situation de ce penseur, entre les temps anciens et les temps nouveaux s’impose, dit-il, à l’attention de quiconque désire savoir comment nos idées modernes, en fait de science, de philosophie et de logique, sont sorties de celles qui, durant tant de siècles, avaient régi presque sans

  1. Revue philosophique, janvier 1881.