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PÉRIODIQUES.Mind.

que probable que chaque mot a sa racine dans une sensation physique positive, Seul le mot θυμός paraît avoir eu chez les Grecs un sens purement spirituel. Cependant, si on le rapproche du sanscrit dhuma (fumée), du latin fumus, du gothique daunis (vent), on voit reparaître un sens matériel. Dans Homère, ce qui traduirait le plus exactement θυμός, c’est le moi, en tant du moins qu’aucune théorie philosophique de la personnalité n’y est impliquée. Il signifie aussi la vie, le principe vital.

Ψυχὴ représente à n’en pas douter la respiration (ψύχω, je respire). Le sanscrit âtman (âme), le latin animus, anima, dérivent des racines an, anti, respiration. Spiritus a le même sens ; c’est ce qui se voit très clairement dans ces vers de l’Iliade (IX, 408), où la ψυχή « sort de l’enclos des dents » :

ἀνδρός δὲ ψυχὴ πάλιν ἐλθεῖν οὖτε λεῖστὴ
οὔθʹἑλετὴ ἐπεί ἄρ κεν ἀμείψεται ἕρκος ὀδόντων

Mais il faut noter aussi que le mot se complique d’éléments mythologiques, lorsqu’on voit la ψυχή descendre et exister d’une certaine manière dans l’Hadès, C’est alors qu’apparaissent les mots σκία, εἴδωλον et quelquefois ὀνεὶρος. Ce sont des phénomènes naturels, l’ombre du corps, son reflet dans les eaux, les songes qui servent à exprimer l’idée de l’âme après la mort.

Carvert Read. Les volumes posthumes de G.-H. Lewes. — Article consacré à des ouvrages qui ont été longuement étudiés ici : The Study of psychology, par M. Debon, dans le numéro de décembre 1879, tome VIII, p. 64, et le dernier volume de The Problems of Life and Mind, par M. Delbœuf (mars et avril 1881).

A. Seth. Hegel : exposition et critique. — Nous traduisons la conclusion : « Hegel nous donne des formules pour exprimer la nature de ce grand fait, de cette vie, qu’au sens le plus large nous pouvons appeler Dieu. Le progrès philosophique consiste en une expression plus parfaite de cette vie… Ces formules peuvent être acceptées même par ceux qui, comme Lotze, soutiennent que ce « hardi monisme » entreprend une tache supérieure à la nature humaine. Hegel et Lotze sont d’accord dans cette confiance indestructible que le monde n’existe pas seulement, mais qu’il signifie quelque chose. »

Whittaker. La théorie du « Mind-Stuff » considérée du point de vue historique. — Ceux qui ont étudié ou critiqué l’essai de Clifford sur « la nature des choses en elles-mêmes » semblent l’avoir considérée comme sans rapport avec les spéculations antérieures. Sa théorie est, au contraire, la forme finale d’une doctrine métaphysique qui s’est développée sous l’influence de la méthode et des résultats des sciences