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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


MIND
July-October 1881.


J. Earle. Histoire du mot « Mind » . — On pourrait croire que, dans le langage des temps barbares, il n’y avait pas de mots importants pour exprimer le côté invisible et spirituel de la nature humaine. Ce serait une erreur. Parmi ces mots, l’un des plus anciens dans l’anglo-saxon est sawul, répondant à ψυχὴ et anima et d’où dérivent l’allemand Seele et l’anglais soul (âme). Un autre qui répond à spiritus est l’anglo-saxon gast, allemand Geist (esprit). Un troisième qui nous rapproche de mind, c’est l’anglo-saxon môd, en allemand Muth, en anglais mood, signification un peu vague comme passion, courage, etc.

Venons maintenant au mot mind lui-même. Sous sa forme primitive, il était gemynd, substantif du vieux verbe geman (je me souviens). À l’origine donc, il signifiait souvenir, et l’on peut noter trois degrés de signification : mémoire, monument, commémoration (d’un mort, d’un saint, etc.). L’auteur montre par divers exemples que, jusqu’au xvie siècle, il y eut une sorte de rivalité entre les deux mots mind (esprit) et thought (pensée), que celui-ci fut en général préféré pour traduire l’esprit, sans doute parce que le premier était, aux xive et xve siècle, intimement associé à l’idée des messes commémoratives pour les morts. Ce fut dans la deuxième moitié du xvie siècle que le mot mind prévalut ; mais il est évident qu’à cette époque c’était un mot à la mode, employé un peu par emphase. L’auteur termine en examinant les divers sens dans lesquels ce mot est employé par Shakespeare et en faisant remarquer que, si nous comparons le terme philosophique mind au terme théologique soul, nous remarquerons que celui-ci est individuel, presque personnel : ce qu’il doit à l’antithèse permanente qu’il forme avec le corps,’

E. Montgomery (article qui a le défaut ordinaire de tous ceux de cet auteur : beaucoup d’obscurité). La substantialité de la vie. — Le but de ce travail est de l’établir et de rétablir, par l’expérience, l’existence de ce substratum qu’ont fait évanouir Berkeley et Hume. Il faut pour cela admettre d’abord l’existence de l’individu humain tout entier avec