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ANALYSES. — GUYAU. Vers d’un philosophe.

a sans doute arrêté sa doctrine ; en poésie, il les poursuit, les aime et les chante toutes, prenant en artiste le beau de chacune d’elles ; le Vertige des choses est inspiré par Épicure et, « Illusion féconde » par Kant. Plus loin et plusieurs fois on voit apparaître Fichte ; on trouve aussi la note philanthropique à la Rousseau et même le sourire sceptique à la Montaigne.

Dans cette abondante variété, où est le système du philosophe ? Nulle part. Mais l’émotion de l’artiste est partout, Une émotion propre, éprouvée en présence de chaque philosophie, profonde et sincère pour le temps qu’elle dure, mais ne contredisant jamais et n engageant même pas la pensée personnelle, voilà ce qui nous semble faire le caractère, la valeur et l’agrément de ces « Vers d’un philosophe ».

Émile Krantz.