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IRRITABILITÉ

ET RÉACTION CEREBRALES)


Il est nécessaire pour faire de la physiologie générale, et par conséquent de la psychologie, de comparer le tissu du cerveau aux nerfs et aux muscles. Nous devons donc d’abord examiner si les excitants ordinaires des muscles et des nerfs, c’est-à-dire les agents mécaniques, chimiques, physiques, peuvent faire réagir le tissu nerveux central.

Le problème paraît très simple, et cependant sa solution n’est guère avancée, au moins si l’on en juge par les divergences d’opinions qui séparent les plus éminents expérimentateurs.

Il faut en premier lieu faire une distinction entre la substance grise et la substance blanche.

La substance blanche est excitable directement, comme toutes les expériences le prouvent. L’excitation électrique, la dilacération, la cautérisation des fibres blanches de l’encéphale ou des cordons médullaires provoquent, selon les régions, des attaques épileptiformes, de la contracture, des mouvements ou de la douleur. Sur ce point, pour le cerveau comme pour la moelle, l’accord est unanime.

Mais sur la substance grise il est très difficile de faire avec précision la même expérience, et d’effectuer l’excitation isolée de cette substance, sans atteindre la substance blanche ; attendu qu’il y a toujours des fibres blanches intimement mélangées aux cellules nerveuses. Aussi n’est-on jamais assuré, lorsqu’on agit sur une masse de substance grise, que l’on excite la substance grise elle-même, et non les fibres blanches qui sont disséminées parmi les cellules.

Pour la moelle, la difficulté est presque insurmontable. Aussi les physiologistes n’ont-ils pas pu encore s’entendre sur l’excitabilité ou