Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 12.djvu/554

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
550
revue philosophique

rabbins. La seconde partie du livre, de beaucoup la plus importante, se ressent moins que la première des inconvénients d’un cadre emprunté à une religion et à une philosophie différentes. Son titre : Les doctrines particulières, donnait un peu plus de latitude à l’écrivain. Il y introduit encore quatre subdivisions principales : Dieu, cosmologie et anthropologie, sotériologie, eschatologie. Voici l’énumération des chapitres relatifs à ces différents chefs : Doctrines théologiques : chap. XI, l’idée juive de Dieu ; chap. XII, le monde céleste ; chap. XIII, les hypostases intermédiaires, — Doctrines cosmologiques et anthropologiques : chap. XIV, la création et la conservation du monde ; chap. XV, la création et la chute de l’homme ; chap. XVI, l’état de l’homme pécheur ; chap, XVII, les peines suites du péché. — Doctrines sotériologiques : chap. XVIII, la révélation et l’histoire du salut ; chap. XIX, la justice devant Dieu et le mérite ; chap. XX, la réconciliation. — Doctrines eschatologiques : chap. XXI, le sort des individus ; chap. XXII, le salut d’Israël par le Messie ; chap. XXIII le royaume du Messie ; chap. XXIV, l’accomplissement final. Chaque chapitre comporte de deux à six paragraphes, dont la table des matières énonce le sujet ; un registre alphabétique vient encore aider les recherches.

Les personnes qui s’occupent particulièrement de l’histoire des idées au sein du judaïsme, celles qui, sans affronter les labyrinthes et les fondrières de la littérature néo-juive, voudraient pourtant se rapprocher autant des sources que cela est possible sans être spécialiste en ces matières, ceux surtout qui cherchent à se rendre compte des éléments variés qu’entrainait le courant de la pensée juive palestinienne au moment où le christianisme se faisait son propre système et se créait son organisation personnelle, tous ceux-là consulteront avec profit et reconnaissance la compilation érudite et sincère que d’intelligents éditeurs viennent de mettre entre leurs mains.


Maurice Vernes.

Enrique José Varona. — Conferencias filosoficas (primera serie, Logica). Habana, Miguel de Villa. 1880. 248 p. in-8o.

Le livre dans lequel M. Varona vient de réunir ses conférences sur la logique porte une dédicace caractéristique : À la jeunesse cubaine, dans le cœur de laquelle je souhaite ardemment que jamais ne s’éteigne l’amour de la science, qui conduit à la possession de soi-même et de la liberté. On est heureux de constater un pareil zèle de propagande scientifique dans des pays qui jusqu’ici paraissaient à peine ouverts à la littérature et aux sciences de l’Europe, Or cette ardeur studieuses, chez M. Varona, n’est pas stérile : son livre marque un homme de valeur, érudit avant tout, mais judicieux critique, et, comme nous l’avons déjà dit ici, net et élégant écrivain.