remonte lui-même aux sources, et les documents inédits ne lui font pas défaut. L’œuvre et le rôle d’Alcuin et de son élève Hraban Maure, et surtout l’activité philosophique des moines de Saint-Gall et du plus remarquable d’entre eux, Notker Labro, sont étudiés avec un soin tout particulier par Richter.
Karl Rosenkranz et sa réforme de la philosophie, à propos du livre de Quæbicker : K. Rosenkranz, étude pour servir à l’histoire de la philosophie hégélienne (Leipzig, Koschny, 1879).
On peut, avec Quæbicker, rendre hommage aux qualités philosophiques, à la riche érudition, au talent d’écrivain, aux aptitudes variées de Rosenkranz, tout en reconnaissant l’insuccès complet de ses tentatives multipliées en faveur de la philosophie hégélienne. La science et l’histoire ont définitivement condamné la dialectique à priori de l’idéalisme absolu. C’est à Kant, à Leibniz et au platonisme, c’est à la conciliation de l’empirisme et du rationalisme sur les bases d’une solide théorie de la connaissance, qu’il faut demander les éléments d’une philosophie durable.
Edmund Pfleiderer : Le criticisme kantien et la philosophie anglaise (3e article).
L’expérience est impuissante à démontrer la vérité de la loi morale ; et toutes les tentatives de Hume, comme de ses prédécesseurs, pour fonder le devoir sur une sorte de consentement général, ont été définitivement condamnées par la profonde analyse de Kant. C’est lu conscience seule, non pas celle du moi empirique, mais celle du principe raisonnable, impersonnel, qui vit en nous, qu’il faut consulter ici comme un juge souverain et sans appel. On dira peut-être que ce guide n’est pas infaillible, puisqu’il a égaré Kant lui-même. N’a-t-il pas, en effet, asservi sa pensée à un formalisme abstrait, qui ne sait plus voir dans l’amour désintéressé, dans le désir de l’universelle félicité, le principe vivant, le véritable moteur de la volonté morale ?
Mais l’erreur psychologique qui empêchait Kant de faire une distinction suffisante entre l’amour désintéressé et l’amour égoïste ne saurait rien enlever à l’autorité de la conscience morale, Cette faculté engendre, par une sorte de création spontanée, les types divers de la perfection morale, et ne reconnaît qu’à elle-même le droit de les modifier, de les rectifier sous les leçons toujours utiles de l’histoire et de la vie.
Schaerer : Esquisse biographique sur Ferdinand Roese (de Lübeck).
Notice intéressante sur la vie et sur les idées d’un penseur que des privations et des souffrances vaillamment supportées et un dévouement infatigable à la cause de la vérité, à défaut d’originalité et d’éclat, recommandent suffisamment à l’estime des amis de la philosophie.
